Fonction publique fédérale: une grève générale sera déclenchée mercredi, s'il n'y a pas d'accord demain
Anne Caroline Desplanques | Journal de Montréal
155 000 syndiqués de la fonction publique fédérale déclencheront une grève générale à minuit une le 19 avril, si un accord n'est pas trouvé avec l'employeur d'ici demain, le 18 avril, à 21h.
Il s’agit des syndiqués de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), le plus important syndicat fédéral, qui compte notamment 35 000 employés de l’Agence du Revenu du Canada (l’ARC).
Même si le syndicat assure ne pas vouloir «prendre les Canadiens en otage», à moins qu’une entente ne survienne d’ici demain, les services à la population seront inévitablement affectés. Il faut s’attendre à ce que les rapports d’impôts soient traités avec retard, de même que les demandes d’assurance-emploi et celles de passeports, notamment, puisque seul un petit groupe de travailleurs essentiels restera en poste.
- Écoutez l'entrevue avec Jimmy Mailhot, membre de l’AFPC qui est en faveur d'un mandat de grève à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée en direct via QUB radio :
Les autres iront manifester et tenir des lignes de piquetage devant les bureaux fédéraux partout au pays. Des toilettes portatives, des conteneurs et des barrières de sécurité aux couleurs du syndicat ont déjà fait leur apparition sur la colline du Parlement, à Ottawa.
Yvon Barrière, vice-président de l’Alliance pour le Québec s’est cependant dit «optimiste» de pouvoir en arriver à un accord, car, sous la menace de la grève, les négociations ont plus avancé au cours des deux dernières semaines que durant des deux dernières années. Le Conseil du trésor a ainsi légèrement avancé au niveau des offres salariales, d’après le syndicat.
Les syndiqués de l’AFPC sont sans contrat de travail depuis 2021 et n’ont donc pas eu d’augmentation de salaire depuis. Compte tenu de l’importante hausse du coût de la vie, le syndicat évalue que ses membres ont perdu 10% de leur pouvoir d’achat.
Pour compenser l’inflation et rattraper les salaires du secteur privé, l’AFPC réclame une hausse salariale de 13,5% sur trois ans, alors qu’Ottawa propose 8% sur quatre ans. Pour l’unité de négociation de l’ARC, la hausse réclamée est de 30%. Le télétravail et le droit à la déconnexion sont aussi d’important point d’achoppement.
«Nous n’avons pas causé l’inflation, nous ne devrions pas avoir à payer pour», a martelé le président de l’Alliance Chris Aylward.