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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Flying Whales: il faut mettre fin au «bar aux subventions», estime l'opposition

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Photo portrait de Jean-Michel  Genois Gagnon

Jean-Michel Genois Gagnon

2021-10-27T04:00:00Z
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Même si Flying Whales montre aujourd’hui patte blanche après avoir tassé son controversé partenaire chinois, réinjecter des fonds publics dans son projet de dirigeables serait « irresponsable », tranche le Parti Québécois. Du côté des libéraux, le «bar aux subventions» doit maintenant prendre fin.

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La semaine dernière, la compagnie Flying Whales a annoncé vouloir relancer son projet d’usine d’assemblage au Québec pour ses dirigeables, pour le transport des marchandises destinées aux marchés américains et canadiens.

Le gouvernement Legault a, jusqu’à présent, déboursé 30 millions $ dans ce projet en contrepartie de 25 % des parts dans l’entreprise française Flying Whales et de 49,9 % des parts dans sa filiale québécoise. 

Vendredi dernier, le ministère de l’Économie se disait prêt à analyser « toute nouvelle demande » de financement afin de préserver ses «intérêts existants» dans cette compagnie qui n’a pas encore fait ses preuves. Une ouverture qui a fait sursauter plusieurs élus qui pensaient ce dossier clos.

En 2020, ce projet d’usine au Québec avait été bloqué par Ottawa qui craignait pour la sécurité nationale en raison de la présence dans l’actionnariat de Flying Whales de la société Aviation Industry Corporation of China (AVIC), soupçonnée d’espionnage industriel aux États-Unis et d’avoir des liens avec l’armée chinoise. Les parts d’AVIC ont depuis été rachetées.

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Plus un seul sou

Pour la députée péquiste et critique en matière d’économie Méganne Perry Melançon, Québec ferait fausse route en investissant de nouveau dans ce projet qu’elle qualifie « d’éléphant blanc » puisqu’il n’a pas encore d’appareil dans les airs. La direction espère pouvoir livrer son premier en 2023.

«C’est carrément un investissement irresponsable. C’est irresponsable sur le plan écologique sachant que c’est un gaz qui est rare et non renouvelable, l’hélium», affirme-t-elle. «Il ne faut pas rajouter un seul sou. Je pensais que c’était déjà compris. Malheureusement, le ministre de l’Économie [Pierre Fitzgibbon] s’entête encore sur ce projet», poursuit-elle.

Pour sa part, le Parti libéral du Québec est d’avis que le gouvernement Legault doit mettre un terme à son «bar de subventions». On s’interroge sur la pertinence de mettre d’importantes sommes dans des projets qui ne sont «pas fiables» et qui n’ont pas de carnet de commandes ou de prototype.

«Il faut qu’à un certain moment, M. Fitzgibbon pense que ce n’est pas son argent, mais celui des contribuables», répond Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie. «Je suis certain que s’il était au privé, il ne mettrait pas d’argent à moins d’investir que du capital de risque. Là, il fait du gambling avec l’argent des contribuables», poursuit-il.

Investissement Québec, qui détient les parts du gouvernement dans Flying Whales, n’a pas voulu dire si d’autres discussions avaient eu lieu ces derniers mois entre l’entreprise et des responsables québécois. Le bras financier a toutefois confirmé qu’aucune nouvelle somme n’avait encore été investie.

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