Florian et Arber Xhekaj: deux frères, deux équipes, le même combat
Pas facile de maîtriser l’art de jouer sur la ligne sans la traverser

Dave Lévesque
Le prénom change, mais le défi demeure le même. Florian Xhekaj, tout comme son frère, Arber, doit apprendre à marcher sur la fameuse ligne.
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«J’essaie de jouer de manière robuste, mais je ne veux pas prendre de punitions, je ne veux pas mettre mon équipe dans une situation où elle peut perdre un match», a expliqué Florian Xhekaj, mardi.
Le plus jeune des deux frères se trouvait au cachot, où il purgeait une punition pour avoir commis de l’obstruction sur le gardien de but quand les Americans ont inscrit le but gagnant à mi-chemin de la troisième période dans le second match de la série, vendredi dernier.
Tout ça sous les yeux de son grand frère, Arber, qui a assisté aux deux rencontres disputées à Rochester la semaine dernière dans un relatif anonymat, pouvons-nous ajouter. Mercredi, il était assis quelques rangées en bas de la tribune de presse et il regardait la rencontre tranquillement avec sa copine sans que personne ne le remarque.
«“Flo” doit marcher sur la ligne, mais en même temps, il mettait l’arbitre dans une position où il pouvait appeler la punition, a nuancé Pascal Vincent. Je pense qu’il peut s’éloigner de ça. Il peut continuer de jouer son match et entre les sifflets, lorsqu’on n’est pas en train de jouer, être plus prudent.»
Relation
Florian Xhekaj est conscient qu’il est peut-être un joueur ciblé et il tente de poser des gestes pour y remédier.
«J’essaie de bâtir une bonne relation avec les officiels en discutant avec eux tout au long de la rencontre. Mais je me sens constamment surveillé, ils savent quel type de joueur je suis et ce que je veux faire sur la glace, alors ils m’ont à l’œil.»
Pascal Vincent souligne que les jeunes joueurs ont effectivement moins de marge de manœuvre avec les officiels.
«Je pense à Sidney Crosby et Jonathan Toews. Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient sur la glace ou à peu près quand les arbitres mettaient la rondelle en jeu parce qu’ils ont gagné ce respect-là.»
L’exemple de Lowry
Avec 175 minutes de punition cette saison, un sommet dans la Ligue américaine, on comprend que les arbitres aient l’œil aiguisé quand Florian Xhekaj est sur la glace.
Le fait qu’il en soit conscient et qu’il prenne la situation au sérieux plaît à Pascal Vincent, qui donne l’exemple d’un autre joueur qu’il a déjà sous ses ordres.
«On en a parlé cette année. Je lui parlais d’Adam Lowry, à Winnipeg, et de comment il discutait avec les arbitres. Ils veulent avoir des relations avec les joueurs dans le sens où ils ne veulent pas se faire crier après tout le temps ou se faire crier des bêtises. Ils font de bonnes choses comme ils font des erreurs, comme les entraîneurs, comme les joueurs, comme tout le monde. Ils veulent qu’il y ait une sorte de partenariat sur la patinoire et si tu te fais crier des bêtises chaque soir par les mêmes joueurs, les arbitres se parlent.
«J’ai expliqué à “Flo” comment Adam avait créé ces relations dans le respect. Il y a une façon de dire les choses et de parler aux arbitres et la fondation de ça c’est le respect. Que “Flo” ait déjà compris ça et l’exécute, c’est intéressant parce qu’il est encore jeune. De la façon dont il joue, les émotions sont dans le tapis tout le temps.»