Florence Longpré revient sur une période difficile de sa vie
La série «Empathie» est disponible sur Crave.
François Hamel
La star est de retour sous les projecteurs avec une nouvelle série de son cru, Empathie, dans laquelle elle tient aussi le rôle principal. Nous avons profité du lancement pour prendre de ses nouvelles et discuter avec elle de ce nouveau projet emballant.
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Florence, écris-tu depuis longtemps?
Depuis que je suis très jeune. J'ai commencé à écrire de la poésie dès ma première année du primaire. J’ai encore mes poèmes à la maison. Mais je ne pensais pas consacrer un jour une partie de ma vie à l’écriture, car je voulais être comédienne. Finalement, ça m’a rattrapée. J’ai d’abord écrit pour le théâtre.
Ça fait donc 15 ans, puisque tu as obtenu ton diplôme en interprétation au Collège Lionel-Groulx en 2010...
À la sortie de mon école de théâtre, j’ai commencé à écrire avec Nicolas Michon. J'ai d'abord créé la scène que je préparais pour mes auditions au Théâtre de Quat'Sous, plutôt que de choisir un extrait d’une pièce déjà écrite, comme le veut la tradition. Par la suite, Debbie Lynch-White est venue me voir pour me demander d'écrire une pièce de théâtre. On ne se connaissait pas, elle et moi, mais elle avait vu mon audition pour le Quat'Sous.
Comment s'est déroulée la transition vers l'écriture télé?
Dès le départ, M'entends-tu? m'est apparue comme une série télé. Ça n'a pas été réfléchi: je voyais déjà les personnages dans un cadre cinématographique.
Avec ton nouveau projet, Empathie, dirais-tu que tu t’enlignais au départ pour sur une série à la Hannibal Lecter?
Oui, mais je suis finalement allée à l'opposé de cette idée de départ.
À quel niveau?
Au départ, mon personnage principal n'avait pas d'empathie, et c'est devenu tout à fait le contraire. (rires) Et puis, l'empathie est un thème important dans notre monde actuel.
Ta série Empathie vient de remporter le grand prix du public dans le cadre du festival Séries Mania de Lille, en France. La série a même eu droit à une ovation de 13 minutes, un record en huit ans d'existence pour ce festival. Étais-tu surprise de cette réception?
Oui, vraiment. Mes autres œuvres ont voyagé et je me disais que tout irait bien. Guillaume, le réalisateur, et moi, on était confiants, mais je ne m'attendais pas à une ovation comme celle-là. Quelqu'un a filmé ça, et c'est encore très émouvant à regarder. On se faisait même reconnaître quand on se promenait dans la ville!
La série aborde différents enjeux liés à la santé mentale. Est-elle inspirée de certaines de tes expériences personnelles?
Pas du tout.
Tu as confié avoir déjà connu une dépression et des problèmes d'anxiété...
Oui, c'est vrai. Mais il n'y a aucune ressemblance entre ce que vit Suzanne, mon personnage dans Empathie, et ce que j'ai vécu. Mise à part la souffrance que ressentent tous ceux et celles qui expérimentent la dépression.
Tu avais 18 ans lorsque tu as vécu une dépression. Combien de temps ça a duré?
J'ai mis deux ans à m’en sortir complètement.
Comment as-tu réalisé que tu allais t'en sortir?
Je me souviens très clairement du moment où ça a commencé à me lâcher. Chez certaines personnes, c'est tellement graduel qu'elles ne s'en rendent pas vraiment compte. J'ai fait beaucoup de thérapie. Je me souviens très bien du matin où je me suis sentie un peu mieux. Et, dans la journée, j'ai senti que tout ça me quittait un peu. Ça a peut-être duré 10 minutes.
Qu'est-ce qui te quittait?
La lourdeur, la tristesse, l'anxiété...
Ce sont des paroles que tu prêtes d'ailleurs à Suzanne, ton personnage dans la série. Suzanne est psychiatre, mais elle sort elle-même d'une période difficile...
Exact. Ce que j'ai ressenti cette journée-là m'a donné un peu d'espoir. J’avais l’impression que ce que je venais d'expérimenter pendant quelques minutes allait éventuellement durer plus longtemps et que j'allais m'en sortir. Cette fenêtre-là dans le réel m’a donné espoir pour la suite. À partir de ce moment-là, j'ai réalisé que ça prendrait du temps et que je connaîtrais encore de mauvaises journées. Et j’ai accepté qu’il en soit ainsi.
Les personnages de la série sont très colorés. Où as-tu puisé ton inspiration?
J'ai rencontré beaucoup de patients qui ont vécu différentes expériences. Beaucoup de psychiatres aussi... Deux d'entre eux m'ont d’ailleurs accompagnée tout au long de mon écriture pour la série.
Tu as donc fait beaucoup de recherches...
Énormément. Pour devenir psychiatre, il faut compter 12 ans d'études. Je n'ai pas tout ce savoir-là. Les psychiatres qui m'ont accompagnée ont même fait des psychanalyses de tous les personnages, pas seulement de mes patients. On dirait qu'ils se sont eux-mêmes pris au jeu. (sourire) C'était très intéressant.
Travailles-tu déjà à écrire la deuxième saison?
Non, je n'ai pas encore commencé. J'attends d'avoir le feu vert. Pour le moment, je travaille à autre chose. J’ai écrit Le portraitiste, un long métrage éclaté qui sera réalisé par Annie St-Pierre. Il s’intéresse aux femmes et comporte beaucoup d’éléments de science-fiction. Je prépare également un court métrage que j'ai écrit et que je réaliserai moi-même. J’attends le financement pour ces deux projets.
L'été dernier, tu as aussi trouvé le temps de coanimer un gala ComediHa! avec ton copain, l'humoriste Pascal Cameron...
Oui. C'était tellement le fun de faire une incursion dans l'univers de mon chum! Je suis en admiration devant lui, mais aussi devant son travail. Pour vrai, l'expérience m’a fait l’aimer encore plus. (rires)
Vas-tu répéter l'expérience cette année?
Non, pas de nouvelle coanimation. Par contre, je ne dirais pas non si on m'offrait de présenter un petit numéro...
Depuis combien de temps es-tu avec ton copain?
Ça fait cinq ans, je pense. Cinq ans d'amour!