Des conducteurs brûlent jusqu’à la dernière goutte
Les pannes d’essence de plus en plus nombreuses avec le prix du litre


Nora T. Lamontagne
Des automobilistes québécois se retrouvent de plus en plus souvent à sec sur la route après avoir rechigné à faire le plein d’essence, dont le prix atteint des sommets ces jours-ci.
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« C’est rendu vraiment intense. J’ai environ une dizaine de pannes d’essence par semaine, alors qu’avant j’en avais 10 par mois », témoigne Yannick Ouellet-Ménard, directeur des opérations de Remorquage Ménard, situé dans l’arrondissement de Verdun, à Montréal.

Plusieurs membres de l’Association des professionnels du dépannage du Québec (APDQ) font un constatsimilaire, selon son président.
Le changement de comportement a commencé à se faire sentir quand le prix du litre a franchi la barre psychologique du 2 $, le mois dernier.
« Les automobilistes qui n’ont pas le budget pour contrer la hausse du prix du carburant essaient de “gérer” la jauge de leur réservoir », observe Réjean Breton, à la tête de l’APDQ.
Et à 2,23 $ le litre à Québec et 2,21 $ à Montréal, en moyenne samedi, la tendance ne fait que s’accentuer.
« On dirait que les gens espèrent que les prix vont redescendre et préfèrent mettre un petit 20 $ par-ci, par-là, que de faire le plein », analyse Nicolas Martel, répartiteur chez Larouche Remorquage, à Québec.
Trafic et détours
Mais c’est vivre dangereusement, selon lui. Il suffit d’un embouteillage ou d’un détour imprévu pour rapidement faire baisser l’aiguille du réservoir.
Rien que samedi en après-midi, ses collègues ont secouru trois véhicules en panne d’essence sur le pont Pierre-Laporte, fortement congestionné.
« Peut-être qu’ils ne s’attendaient pas à être pris dans un aussi gros trafic », avance-t-il.
En cas de panne, la livraison d’un bidon d’essence demeure la solution la plus simple pour se sortir du pétrin et se rendre jusqu’à la station-service la plus près.
Abus de livraison
Or, des chauffeurs semblent abuser de ce service, inclus dans certains forfaits de CAA-Québec.
« Il y en a qui callent une livraison d’essence pour sauver 10 $, 15 $ ou 20 $. Nos chauffeurs comprennent que la personne est un peu cheap et fait exprès », raconte Brian
Dansereau, répartiteur pour Kar-Pro, actif à Montréal et ses environs.
CAA-Québec n’a pas répondu aux questions du Journal samedi.
La branche ontarienne de CAA répertoriait néanmoins 1004 cas de panne sèche en mai 2022, comparativement à 732 à pareille date l’an dernier, a rapporté CTV News samedi.
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