Fitzgibbon reporte de trois mois le rapport annuel d’IQ
Le ministre invoque le dépôt de son projet de loi sur l’énergie
Sylvain Larocque
Pour la première fois depuis au moins 2003, Investissement Québec (IQ) ne publiera pas son rapport annuel au printemps. Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a décidé de reporter cet exercice de transparence important au mois de septembre.
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Le rapport annuel d’IQ est habituellement déposé en juin à l’Assemblée nationale, mais cela ne sera pas le cas cette année.
«Nous déposions le projet de loi [sur l’énergie] aujourd’hui [jeudi] et le ministre n’est pas en Chambre demain [vendredi]», a fait valoir le porte-parole du ministre, Mathieu St-Amand.
Des rumeurs persistantes font état du départ imminent de M. Fitzgibbon. Le mois dernier, il a refusé de s’engager à terminer son mandat, qui prend fin en 2026.
Ce n’est pas la première fois que Pierre Fitzgibbon retarde la publication d’un document de divulgation sur les généreuses aides financières que le gouvernement Legault accorde aux entreprises.
En 2020, M. Fitzgibbon a fait passer de juin à septembre la publication du rapport annuel du Fonds du développement économique, le principal outil d’aide aux entreprises du ministère de l’Économie.
Profits moindres que prévu
Selon le budget déposé en mars par le ministre des Finances, Eric Girard, IQ a enregistré des profits nets d’environ 109 millions $ au cours de son exercice financier 2023-2024, qui a pris fin le 31 mars. C’est moitié moins que le bénéfice net de 216 millions $ anticipé par le gouvernement en mars 2023.
En 2022-2023, IQ avait inscrit un rendement de -4,8% et une perte nette de 234 millions $, la pire depuis sa fondation en 1998. La chute de ses placements dans le secteur technologique avait fait mal.
En 2023-2024, la nouvelle PDG d’IQ, Bicha Ngo, a eu droit à une rémunération totale de 1,1 million $, soit 4,3% de moins que l’année précédente.
La dernière année d’IQ a été marquée par le départ, en février, de Guy LeBlanc, qui dirigeait l’organisme depuis 2019, et par le congédiement d’un vice-président, Jocelyn Beauchesne, qui aurait acheté de l’alcool pour un rassemblement d’employés sans respecter les règles.