Fitzgibbon choisit le développement durable, pas la décroissance
Les partisans de la décroissance vont conspuer ce projet de loi

Mario Dumont
La politique énergétique du Québec devait être mise à jour et le gouvernement l’a fait hier de la bonne façon. Il met le cap sur l’énergie renouvelable, sur l’énergie propre, mais il met aussi résolument le cap sur le développement.
Pierre Fitzgibbon présente une vision de développement durable... parce que dans cette expression il y a bien le mot «développement». Pourquoi insister? Pour la simple raison qu’une bonne partie du mouvement environnemental s’est radicalisé.
Écoutez attentivement les discours des écologistes les plus militants, vous entendrez désormais les théories de la décroissance. La décroissance pour sauver la planète! Je vous annonce déjà que ceux-là vont s’opposer vivement au projet de loi Fitzgibbon. Personnellement, je vois la décroissance comme garantie d’appauvrissement.
- Écoutez la rencontre Dutrizac – Dumont via QUB :
Anti-développement
Malgré les investissements records prévus dans les énergies renouvelables, malgré les efforts de décarbonation des industries et des transports, ces écolos seront outrés. Ils y verront un plan capitaliste dangereux.
Les pancartes de plusieurs activistes dans les manifestations trahissent le pourquoi du biais anti-développement. Des militants contre Northvolt par exemple ont brandi des messages anticapitalistes. Je ne crois pas qu’il soit démontré que la Chine et le Venezuela soient des modèles d’écologie, au contraire. S’attaquer au capitalisme au nom de l’environnement ne tient pas la route.
On surnomme amicalement ces militants les melons d’eau. Vert (couleur écologiste) visible à l’extérieur, rouge (couleur communiste) caché à l’intérieur.
Le gouvernement Legault tourne le dos à cette vision des choses. L’énergie doit redevenir un moteur économique fort au Québec. Et pour y arriver, il faudra en produire beaucoup plus.
Plus de barrages, plus d’éolien, plus de solaire, peut-être même un peu de nucléaire, la loi déposée hier confirme l’ampleur des besoins. En incluant sa production et ses achats chez des producteurs privés, Hydro-Québec dispose annuellement de 185 TWh. D’ici 2035, il faudra accroître cela de 60 TWh.
Il faut donc générer en nouvelle capacité l’équivalent du tiers de la production actuelle. En dix ans, c’est énorme. Et d’ici 2050, l’annonce d’hier confirme qu’il faudra l’équivalent de deux Hydro-Québec... c’est-à-dire qu’il faut doubler la production, rien de moins.

Embourbés
Le projet de loi prévoit des mécanismes pour accélérer la mise en chantier des projets. Bravo! Le Québec est si embourbé dans les processus d’études et d’approbation que des projets s’en trouvent compromis. Délais, étapes, bureaucratie, nous avons créé les conditions pour accroître les délais et les coûts de tous nos projets.
Les seuls qui en profitent, ce sont les manifestants professionnels. Ceux qui s’opposent à tous les projets profitent des multiples étapes pour tenter de les faire dérailler. Si nous voulons produire suffisamment pour électrifier les transports, les industries, les bâtiments, il est temps de faire du ménage là-dedans.
J’applaudis aussi qu’on donne le droit à une entreprise de faire produire l’électricité pour ses propres besoins par un producteur privé. Si Hydro est incapable fournir l’électricité, laissons une autre option plutôt que de tuer le projet.