Firme McKinsey: QS veut une enquête parlementaire à Québec

Geneviève Lajoie
Québec solidaire réclame une enquête parlementaire sur les contrats octroyés par le gouvernement caquiste à la firme McKinsey, à l’instar de celle annoncée récemment à Ottawa. Un refus signifierait que François Legault a « quelque chose à cacher ».
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La députée Christine Labrie demande la tenue d’un mandat d’initiative permettant aux élus de l’Assemblée nationale d’examiner l’ampleur et la pertinence du recours aux cabinets-conseils comme McKinsey.
« Nous sommes préoccupé.e.s par des révélations récentes concernant l’influence de certaines compagnies privées au sein de l’administration publique, ainsi que la dévalorisation de l’expertise de l’État au profit de contractants externes », écrit-elle dans une lettre acheminée hier à la Commission des finances publiques.
Mais si les partis d’opposition à Ottawa ont réussi à forcer la tenue d’une enquête du comité des opérations gouvernementales sur les contrats octroyés à la firme américaine, rien n’est moins sûr à Québec. Le gouvernement Trudeau est minoritaire, ce qui n’est pas le cas de François Legault, qui détient une majorité de députés sur les commissions parlementaires.
- Écoutez l'entrevue de Richard Martineau avec Christine Labrie, député de Sherbrook pour Québec Solidaire sur QUB radio :
Labrie rappelle que plusieurs contrats onéreux ont été accordés à McKinsey non seulement dans le cadre de la gestion de la pandémie, mais aussi par la Caisse de dépôt et placement et Hydro-Québec.
En septembre dernier, Radio-Canada a révélé que la firme avait joué un rôle central dans la gestion de la pandémie avec ses consultants payés 35 000 $ par jour. Le Journal a également appris qu’Investissement Québec s’est aussi tourné vers McKinsey en payant 495 000 $ pour avoir un portrait de la filière batterie.
« Quelle place ça prend au sein de l’État québécois, c’est ce qu’on veut savoir. On demande à la CAQ de rendre publics l’ensemble des contrats qui ont été octroyés à McKinsey et d’autres firmes similaires », insiste la solidaire, en entrevue.
Cheap avec les fonctionnaires
QS estime que la transparence est requise quand il est question de l’argent des Québécois. Avoir recours constamment à des ressources externes et manquer d’expertise dans notre fonction publique rend le Québec vulnérable, souligne Christine Labrie.
« Ça coûte extrêmement cher faire appel à des firmes comme celles-là. On a des négociations avec le secteur public en ce moment, les gens revendiquent des conditions salariales pour retenir l’expertise notamment. Comment se fait-il qu’il y ait des contrats de millions $ qui soient octroyés à l’externe, et d’un autre côté on est cheap avec les conditions salariales de nos fonctionnaires ? »
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