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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Fini, le country club

Photo Ben Pelosse
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Photo portrait de José Théodore

José Théodore

2022-02-23T10:00:00Z
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Depuis l’embauche de Vincent Lecavalier par le Canadien, certains qualifient le nouvel état-major de « country club », mais j’affirme plutôt le contraire : c’est terminé le country club à Montréal. 

D’abord, il est tout à fait normal de s’entourer de gens en qui on a confiance et il y a déjà une complicité naturelle entre Jeff Gorton, Kent Hughes, Martin St-Louis et Levavalier. Le nouveau codirecteur du recrutement, Nick Bobrov, et Gorton, travaillent ensemble depuis longtemps. 

C’est plus facile de travailler en équipe dans ces conditions que d’apprendre à connaître quelqu’un avec qui on a eu une ou deux entrevues. Je ne m’attendais pas à ce que Lecavalier déménage à Montréal, mais même de la Floride, il pourra aider à plusieurs égards en tant que conseiller spécial.  

Il voit beaucoup de hockey en Floride, il a plusieurs contacts, il peut obtenir des informations privilégiées sur certains joueurs, donner son avis à Hughes et St-Louis, et aussi rencontrer les joueurs du Canadien. Il sera un homme à tout faire très utile. 

On peut déplorer le fait qu’il n’y ait pas d’anciens joueurs du CH dans cette direction, mais je me demande toujours pourquoi on n’a pas utilisé Shea Weber dans une fonction quelconque, cette saison. Il est toujours le capitaine de l’équipe et il a passé toute la saison en Colombie-Britannique. Je ne comprends toujours pas. 

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Cela a lancé un mauvais message aux joueurs dès le départ et voilà une action qui ressemble à celle d’un country club. On n’a pas fait grand-chose pour aider Dominique Ducharme et il en a payé le prix. Juste d’avoir Weber dans l’entourage aurait pu apporter plus de leadership dans une équipe qui en avait grandement besoin. 

Intensité 

Le country club, c’est fini, et l’embauche de l’intense Martin St-Louis le démontre. Il a apporté une nouvelle énergie. On ne sait pas combien de temps ça va durer, mais même s’il possède l’étiquette « par intérim », il est là pour rester. Il n’acceptera jamais les demi-mesures. 

La règle numéro un dans le coaching est d’être respecté par les joueurs, et St-Louis a le respect de tous. Lorsque l’entraîneur n’a pas le respect de sa troupe, c’est difficile d’obtenir l’engagement nécessaire. Je l’ai vu lorsque je jouais à Washington. Nous avions une équipe talentueuse, mais les joueurs respectaient plus ou moins l’entraîneur, Bruce Boudreau, et ça nous rattrapait en séries. 

Le Canadien n’a pas une équipe douée comme celle des Capitals à mon époque et donc, ça prend un effort maximal chaque soir pour espérer l’emporter. Malheureusement, les finalistes de la Coupe Stanley étaient au-dessus de leurs affaires en début de saison. Erreur. 

Les blessures s’en sont mêlées, Carey Price n’a pas joué de la saison et l’équipe s’est embourbée. Ducharme
n’avait aucune chance dans ce contexte. 

On repart à neuf 

Aujourd’hui, on repart à neuf et les résultats sont prometteurs. Les partisans ont enfin quelque chose à se mettre sous la dent. Le Canadien n’est pas aussi mauvais que sa fiche l’indique, mais c’est encore loin d’être une puissance. Ce sera aux dirigeants de bien évaluer les effectifs et de prendre les bonnes décisions. 

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Tout le monde a quelque chose à prouver dans cette organisation et il faut jeter les bases de la prochaine étape. Si Cole Caufield et Nick Suzuki continuaient sur leur lancée aux côtés de Josh Anderson, ils arriveront au prochain camp d’entraînement gonflés à bloc. C’est ce qu’on veut du plus grand nombre de joueurs possible. 

Une chose est certaine, ce qu’on voit sur la patinoire depuis près de deux semaines n’a rien à voir avec un country club et j’aime l’équipe de direction. 

Propos recueillis par Gilles Moffet 

Entrefilets  

Le destin des Maple Leafs 

Photo Ben Pelosse
Photo Ben Pelosse

Les deux équipes de la Floride sont en feu et ce n’est pas bon signe pour les Maple Leafs de Toronto qui risquent encore de s’éclipser au premier tour des séries. Malgré leur talent, les Leafs ne font peur à personne en éliminatoires. Je les vois mal battre les Panthers ou le Lightning au premier tour et c’est pourtant la mission qui les attend. Ils n’ont pas été impressionnants, lundi soir, au Centre Bell.  

Un buzz autour des Panthers 

Photo d'archives, AFP
Photo d'archives, AFP

Pour la première fois depuis que j’habite en Floride, il y a un buzz autour des Panthers. On en parle de plus en plus et Jonathan Huberdeau impressionne pas mal de monde. Il occupe le troisième rang des marqueurs, mais il risque de jouer plus longtemps en séries que les deux joueurs qu’il poursuit, Connor McDavid et Leon Draisaitl, des Oilers. Huberdeau pourrait être joueur autonome en 2023. J’adorerais le voir avec le Canadien, mais ça va coûter cher. Les Panthers se doivent de le garder. 

D’Anderson à Danault 

Photo Ben Pelosse
Photo Ben Pelosse

L’acquisition de Josh Anderson en échange de Max Domi et d’un choix de troisième tour aura été l’une des meilleures décisions de Marc Bergevin comme directeur général du Canadien et c’est beau de le voir évoluer aux côtés de Nick Suzuki et Cole Caufield. Par contre, je ne m’expliquerai jamais pourquoi Bergevin n’a pas réglé le contrat de Phillip Danault dès l’été 2020. Danault comble les attentes à Los Angeles, alors qu’il manque cruellement au Canadien. 

Impressionnante Marie-Philip Poulin

Photo AFP
Photo AFP

J’ai été très impressionné par le calibre de jeu du hockey féminin aux Jeux olympiques et encore une fois, Marie-Philip Poulin s’est démarquée dans les grands moments. La rivalité entre le Canada et les États-Unis dans cette discipline est l’une des plus intenses, tous sports confondus. J’ai aimé le geste des Lions de Trois-Rivières qui ont offert un contrat à Poulin.

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