Fini bébé Pikachu: le Japon interdit les noms d’enfant jugés ridicules


Andrea Lubeck
Le Japon va bannir les noms de bébé excentriques qui gagnent en popularité. Et tout ça pourrait être la faute de parents qui ont nommé leur enfant Akuma («diable» en français) en 1994.
La nouvelle loi s'accompagne de nouvelles règles qui limitent la prononciation dans les noms des caractères kanji (des caractères chinois adaptés au japonais).
Ce changement législatif arrive après 30 ans d'efforts pour éliminer les prénoms dits «kirakira» («brillant» ou «scintillant» en français), c'est-à-dire qui usent de plus de créativité dans l’interprétation des caractères kanji, selon le South China Morning Post.
Les autorités ont désormais le droit de refuser un nom si la prononciation des kanji diffère trop de l’interprétation officiellement reconnue.
En vertu des nouvelles règles, on ne verra plus de bébé Pikachu, Kitty, Naiki (prononcé comme la marque Nike), Naruto ou encore Daiya (Diamand).

L’idée est de s’assurer que le nom puisse être prononcé facilement et éviter que l’enfant subisse de l’intimidation.
Le gouvernement insiste également que la modification de la loi sur l’enregistrement des familles vise à simplifier la numérisation des processus administratifs.
On compte pas moins de 3000 kanji autorisés par la loi révisée et quelques-uns d’entre eux laissent place à une interprétation linguistique plus souple qui peut mener à des phonétiques bizarres, voire imprononçables, indique The Guardian.
Les parents du jeune Akuma ont affirmé avoir choisi le prénom parce qu’il serait la seule personne à le porter au Japon, ont-ils révélé au Los Angeles Time en 1994.
Les autorités ont d’abord approuvé le prénom, mais ont ensuite exigé que les parents trouvent une alternative, ce qu’ils ont fait au terme d’une bataille judiciaire.