Finale de la Coupe Stanley: avec six buts depuis le début de la finale, Brad Marchand est plus qu’un bel homme


Jonathan Bernier
EDMONTON | Brad Marchand vole la vedette depuis le début de cette finale. Tant sur la glace que sur le podium des conférences de presse.
Samedi, après la victoire des Panthers à laquelle il a largement contribué avec ses cinquième et sixième buts de la finale, l’attaquant a provoqué l’hilarité générale lorsqu’un collègue lui a demandé ce que le jeune Marchand de 23 ans dirait à celui de 37 ans qu’il est devenu.
« Il lui dirait probablement qu’il est bel homme », a-t-il répondu, faisant même rire Sam Reinhart, qui se trouvait à ses côtés.

Le vétéran de 15 saisons pourrait rétorquer à la recrue qu’il n’y a rien là. Qu’il vient de devenir le premier joueur de l’histoire de la LNH à marquer cinq buts en finale de la Coupe Stanley au sein de deux équipes différentes.
Il pourrait également lui apprendre qu’il a réussi cet exploit après avoir subi trois opérations au cours de la saison morte précédente. Une à un coude, une à l’aine et une pour une hernie sportive.
Il pourrait ajouter que, deux ans plus tôt, il avait subi des interventions chirurgicales aux deux hanches.
Plus vite que la compétition
Malgré tous ces coups de bistouri, Marchand est non seulement toujours dans le coup, mais il survole la glace comme s’il était encore un poussin du printemps.
Lors de quatre des six buts qu’il a enregistrés depuis le début de cette finale, il a battu un rival de vitesse ou s’est défait d’un défenseur adverse avant de déjouer le gardien des Oilers.
Ce fut le cas sur le but gagnant qu’il a inscrit en deuxième prolongation, lors du deuxième match. Et ce le fut encore sur les deux marqués dans le cinquième. Deux séquences lors desquelles les Oilers avaient pourtant gagné la mise en jeu, soit dit en passant.
« On est tous impressionnés par lui, a lancé Anton Lundell, compagnon de trio de Marchand, après le match de samedi. Il marque le genre de buts que tu regardes sur YouTube quand tu es enfant et que tu essaies de reproduire. »
Paul Maurice ne s’y attendait pas
Marchand est tellement important dans les succès actuels des Panthers que les chances sont bonnes pour qu’il grave son nom sur le trophée Conn-Smythe.
Dire qu’il a été acquis des Bruins à la toute dernière minute avant la fermeture du marché des transactions. D’ailleurs, en cette journée du 7 mars, Paul Maurice s’attendait à tout, sauf à ça.
« Il restait une demi-heure avant la conclusion [de la période des échanges]. J’étais sur mon départ. Je suis passé par le bureau [de Bill Zito, le directeur général] pour saluer les gars et les féliciter pour leur bon travail, a raconté l’entraîneur-chef des Panthers dimanche matin. Puis, Bill m’a dit : "Tu ne me dis rien à propos de Brad Marchand?" Il y a eu une pause. Son visage est demeuré sérieux. J’ai regardé autour et j’ai vu les autres gars hocher de la tête. »
« S’il m’avait annoncé cette transaction il y a un an et demi, j’aurais été persuadé qu’il blaguait, a-t-il poursuivi. Depuis, j’ai compris qu’il peut faire l’acquisition de joueurs que l’on croit impossible d’aller chercher. »
Le genre de joueurs qui savent faire la différence en séries éliminatoires.