Fin du recours aux agences privées: des dérogations octroyées par Québec dans le grand Montréal
Agence QMI
Le manque de personnel force des établissements de santé du grand Montréal à obtenir des dérogations pour recourir à des agences privées malgré l’interdiction en vigueur depuis avril.
Les régions de Montréal, Laval, la Montérégie, la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches ne peuvent plus avoir recours à de la main-d’œuvre indépendante depuis le 1er avril.
Cependant, le ministère de la Santé et des Services sociaux a octroyé des dérogations au cours des dernières semaines pour un équivalent de 80 postes à temps complet d’infirmières ou d’infirmières auxiliaires dans le grand Montréal.
Ces ressources comblent notamment des quarts de travail de soir, de nuit et de fin de semaine.
La dérogation est octroyée pour la période du 31 mai au 30 septembre.
Dernier recours
«Il est à noter que les dérogations sont utilisées par les établissements en dernier recours lorsque les mesures internes, telles que l’application de plans de contingence ou le recours au temps supplémentaire, se sont révélées inefficaces ou insuffisantes», indique le ministère.
Le CISSS de la Montérégie-Ouest est celui qui a bénéficié du plus grand nombre de ressources octroyées de cette façon, notamment en raison de sa forte pénurie de main-d’œuvre.
«Je ne peux pas être en désaccord à 100%, indique la présidente du syndicat des professionnelles en soin de la Montérégie-Ouest, Mélanie Gignac. J’ai des membres aussi qui disent qu’elles doivent survivre. Elles font du temps supplémentaire, du temps supplémentaire obligatoire et des sit-in encore par manque de personnel.»
«Je ne peux pas dire non à cette ouverture d’esprit là juste pour l’été, ajoute-t-elle. Mais la main-d’œuvre indépendante, je le redis encore, le gouvernement n’a pas eu assez de courage pour la couper unilatéralement à travers le Québec le 31 mars partout.»
Ressources réintégrées
Santé Québec rapporte qu’en date du début mars, plus de 5000 ressources anciennement liées à des agences privées ont été intégrées dans le réseau public.
Le regroupement qui représente les agences estime que ces dérogations ne sont pas une surprise.
«C’était très prévisible, mentionne le président du regroupement des entreprises privées de personnel soignant du Québec. Il faut comprendre que ça fait plus de deux ans qu’on est sur la place publique et qu’on répète essentiellement le même message.»
«On dit que d’abolir nos entreprises, ça va affaiblir le réseau de la santé, on l’a vu l’été dernier [...] et celui-ci n’est pas beaucoup mieux, continue-t-il. On a dit que ça ne générerait pas d’économie et que ça ne ferait pas disparaître la pénurie.»
La fin du recours à la main-d’œuvre indépendante doit se faire d’ici la mi-octobre dans d’autres régions comme Lanaudière, les Laurentides, la Mauricie, le Centre-du-Québec, l’Estrie et le Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Voyez les explications complètes dans la vidéo ci-dessus
– Avec Simon Gamache-Fortin, TVA Nouvelles