Fin des prêts COVID: des entreprises déjà sous pression

Plusieurs entreprises sont déjà sous pression en raison du contexte économique actuelle. Hausse des taux d'intérêt, pénurie de main-d’œuvre, coût de la marchandise: voilà que s'ajoute le remboursement des prêts d'urgence offerts par le gouvernement fédéral lors de la pandémie.

Lors de la pandémie, les entreprises ont pu contracter un prêt de 60 000$ sans intérêt. D’ici le 18 janvier prochain, les bénéficiaires devront rembourser 40 000$ de ce montant, afin de converser un 20 000$ qui est pardonnable.

Il reste donc un peu moins de deux mois aux entreprises canadiennes pour rembourser ces prêts d'urgence octroyés grâce au Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC), mais certaines d’entre elles pourraient ne pas être en mesure de les rembourser à temps.

«Le gouvernement force la main en disant : vous devez quand même rembourser votre prêt au 18 janvier. Pour plusieurs PME, c’est impossible à faire», a affirmé le vice-président des affaires nationales à la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), Jasmin Guénette.

Les secteurs de la restauration et du commerce aux détails sont particulièrement touchés. Le centre Backbone à Bromont, en Estrie, a ouvert son centre d'escalade et son bistro, il y a cinq ans.

Pour faire face à la crise, l'entreprise a bénéficié de l'aide gouvernementale durant la pandémie.

«Mes partenaires et moi, on milite activement auprès du CLD et auprès de nos institutions avec qui on a déjà contracté des prêts pour trouver des solutions ou même voir s’il y a moyen que ces moratoires soient repoussés plus loin. En attendant, on se prépare à payer, mais il faut que le temps des Fêtes soit extrêmement prolifique pour y arriver en janvier», a souligné la directrice générale, Frédérique Marseille.

Le remboursement des prêts COVID survient dans un contexte inflationniste qui donne déjà du fil à retordre aux entrepreneurs. Plusieurs entreprises sont dans le même bateau, selon un sondage mené par la Chambre de commerce et industrie de la Haute-Yamaska.

«On parle de 30% d’entreprises qui vont avoir des difficultés financières en 2024, qui peut même aller jusqu’à faire faillite», a expliqué la directrice générale, Roxanne Gagné.

D'ici le 18 janvier, plusieurs entrepreneurs envisagent de refinancer leur prêt auprès d'institutions bancaires. Entre-temps, certains regroupements demandent une flexibilité de paiement, ou encore un report de la date limite du remboursement des prêts COVID.