Fin des contre-tarifs canadiens: «On n’a aucun rapport de force économique sur Washington», plaide Stéphan Bureau

Samuel Roberge
Certains diront que Mark Carney s’est aplati devant Donald Trump, tandis que d’autres souligneront que les contre-tarifs pénalisaient davantage les Canadiens. Mais une chose est certaine, selon Stéphan Bureau: Ottawa «n’a aucun rapport de force économique sur Washington».
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«On peut agacer le président Trump parce qu’il n’aime pas qu’on lui riposte, mais est-ce que ça a un impact auprès des consommateurs américains ou des entreprises américaines? Pas vraiment», affirme l’analyste politique en entrevue sur les ondes de LCN, dimanche soir.
Paradoxalement, ces mesures, qui visaient à contrebalancer la politique tarifaire de l’administration Trump, pouvaient même avoir un «petit impact» sur l’inflation au Canada.
M. Bureau explique que, bien que de nombreux Canadiens aient participé au mouvement de boycottage des produits américains, certaines entreprises – faute d’avoir trouvé d’autres fournisseurs – doivent toujours faire affaire avec nos voisins du sud. Elles se trouvent ainsi directement touchées par les contre-tarifs imposés par le gouvernement Carney.
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L’objectif du premier ministre est donc de créer un contexte de négociation aussi favorable que possible, afin que le prochain accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique profite au maximum aux Canadiens.
«C’est probablement la solution politiquement courageuse parce que pour Mark Carney, il y aura plein de gens qui vont dire: “On s’est mis à plat ventre”, “On est juste en train de s’écraser devant le discours de Donald Trump”. La vérité, c’est qu’on peut faire ce qu’on veut, ça ne risque pas de l’intimider, soutient M. Bureau. Mais peut-être qu’on peut créer des conditions qui sont meilleures pour la suite des choses, pour la négociation. C’est vrai que politiquement, Mark Carney est audacieux, parce que jusqu’ici, il a bénéficié au Canada de l’image de quelqu’un qui se tient debout. Alors, cela pourrait donner l’impression que ce n’est plus le cas, mais derrière tout ça, il y a surtout une volonté de négocier.»
Voyez le segment intégral du «Point de vue de Stéphan Bureau» dans la vidéo ci-dessus.