Fin des audiences d'extradition de la responsable de Huawei

Agence France Presse
Les dernières audiences d'extradition vers les États-Unis de la directrice financière du géant chinois Huawei se sont terminées mercredi à Vancouver, concluant près de 1000 jours de bataille judiciaire et de crise diplomatique.
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Meng Wanzhou, 49 ans, fille du fondateur du géant des télécoms, Ren Zhengfei, avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l'aéroport de Vancouver à la demande de Washington, qui veut la juger pour fraude bancaire.
«J'indiquerai probablement la date à laquelle ma décision sera rendue lors de l'audience de renvoi du 21 octobre», a déclaré la juge Heather Holmes, devant la Cour suprême de Colombie-Britannique.
Ces dernières audiences, qui ont commencé début août, se sont déroulées alors que la justice chinoise vient de condamner deux Canadiens, le premier à la peine de mort pour trafic de drogue et l'homme d'affaires Michael Spavor à 11 ans d'emprisonnement pour espionnage.
L'arrestation de la directrice financière de Huawei, suivie quelques jours plus tard en Chine par celle de deux Canadiens, M. Spavor et l'ex-diplomate Michael Kovrig, a provoqué une grave crise diplomatique entre Pékin et Ottawa.
La justice américaine accuse Meng Wanzhou d'avoir menti à un cadre de la banque HSBC lors d'une rencontre à Hong Kong en 2013 à propos des liens entre le groupe chinois et une filiale nommée Skycom qui vendait des équipements à l'Iran, exposant l'établissement à des sanctions américaines.
Au cours des dernières semaines, la défense de Mme Meng a de nouveau plaidé la thèse selon laquelle les États-Unis ont selon elle intenté un procès «abusif» contre leur cliente.
Dans un communiqué émis avant la reprise des audiences, Huawei Canada avait appelé à rejeter l'incarcération de Mme Meng et indiqué que son avocat «fera valoir que les États-Unis n'ont pas réussi à produire un dossier d'accusation plausible visant à soutenir son extradition».
Pour sa part, l'accusation a notamment dénoncé les déclarations «malhonnêtes» de Mme Meng à un cadre de la banque HSBC lors d'une rencontre à Hong Kong en 2013 concernant les liens entre Huawei et Skycom.
En cas d'appel, la procédure judiciaire pourrait durer encore plusieurs années.