Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

Fin de la grève à Hollywood: «une bonne nouvelle» pour l’industrie du tournage au Québec

Partager
Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2023-11-09T22:15:00Z
Partager

L’industrie audiovisuelle québécoise se réjouit de la fin de la grève des acteurs américains qui paralysait la production de films et de séries télé hollywoodiennes depuis plusieurs mois. Montréal devrait ainsi recommencer à accueillir des tournages américains dès le début 2024.

• À lire aussi: Accord à Hollywood pour mettre fin à la grève des acteurs

«C’est une très bonne nouvelle, a réagi jeudi Christian Lemay, président de la section locale 514 de l’Alliance québécoise des techniciens et techniciennes de l’image et du son (AQTIS), qui représente 8000 travailleurs de l’industrie audiovisuelle au Québec.

«Mon téléphone ne dérougissait pas mercredi soir quand la fin de la grève a été annoncée. Certains de nos membres m’ont même appelé personnellement pour me dire: “Enfin!” Comme ce sont des pigistes qui travaillent de façon saisonnière, plusieurs d’entre eux ont vécu beaucoup d’incertitude au cours des derniers mois.»

Après 118 jours de grève, les acteurs et les grands studios hollywoodiens ont annoncé mercredi soir avoir conclu un accord pour mettre fin à cette grève historique qui a coûté des milliards de dollars à l’économie américaine. Les détails de cette nouvelle convention collective de trois ans pour les acteurs seront dévoilés vendredi. 

En raison de la grève des acteurs américains, mais aussi de celle des scénaristes, qui a duré 148 jours, les tournages américains étaient à l’arrêt, à Montréal, depuis le 2 mai dernier.

Publicité

Selon Christian Lemay, entre 500 et 2000 techniciens québécois ont été touchés par les deux conflits de travail.

«Certains de nos membres ont été plus touchés que d’autres, précise-t-il. Il y a des techniciens qui travaillaient d’habitude pour des productions américaines qui se sont trouvé du boulot sur des plateaux québécois. Mais c’était plus difficile pour les gens qui travaillent, par exemple, dans la construction des décors ou les effets spéciaux.» 

Photo d’archives, Pierre-Paul Poulin
Photo d’archives, Pierre-Paul Poulin

Reprise en 2024

Au moins trois productions américaines devraient s’installer à Montréal cet hiver. Le tournage de la troisième saison de la série Ghosts, destinée à la chaîne CBS, se mettra en branle au cours des prochains jours. Une série télé de la plateforme Apple TV+ et un long métrage américain devraient aussi entrer en production au début 2024.

«On est chanceux parce qu’il y a des productions qui avaient déjà commencé à préparer leurs tournages au Québec avant le déclenchement des grèves. Tout avait été mis sur pause, mais ils vont pouvoir redémarrer en douceur. On pense qu’en janvier, ces productions-là vont s’accélérer pour finalement tomber en tournage.»

La fin de la grève des acteurs américains a aussi été bien accueillie au Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ), une agence de développement économique qui travaille à attirer des tournages internationaux.

«On est soulagés parce qu’on savait que si ça ne se réglait pas au cours des prochains jours, ça se serait probablement prolongé encore jusqu’à la fin janvier, admet la présidente et directrice générale du BCTQ, Christine Maestracci.  

«Mais après, il faut quand même garder à l’esprit qu’il y a déjà eu des impacts importants en 2023 qui vont se perdurer en 2024 sur les tournages étrangers, mais aussi sur l’industrie des effets visuels et de la postproduction. Il y a énormément de gens qui ont perdu leur emploi dans les derniers mois dans le domaine des effets visuels.»

Montréal moins compétitive

Pour Mme Maestracci, la fin des grèves hollywoodiennes ne devrait pas occulter le fait que Montréal et le Québec ont perdu de leur pouvoir attractif pour les tournages étrangers en raison notamment de leurs incitatifs financiers qui s’avèrent moins compétitifs que dans d’autres villes. 

D’après les estimations du BCTQ, les dépenses directes liées aux tournages étrangers devraient avoisiner les 50 millions de dollars en 2023, une baisse importante par rapport aux résultats des dernières années (526 M$ en 2022).

«La réalité, c’est qu’on n’est plus aussi compétitifs qu’on l’a déjà été. Si on n’arrive pas à faire travailler nos travailleurs de l’audiovisuel, ceux-ci vont aller dans des villes où il y a du travail pour eux comme à Toronto, Ottawa ou Calgary», s’inquiète Christine Maestracci.

Publicité
Publicité