Fin de la base d’opération de Sunwing à Québec: les pilotes et les agents de bord craignent un effritement du service en français

La fermeture de la base de Sunwing à Québec entraînera une diminution du service en français à bord des avions et un exode de professionnels vers Montréal et Toronto, dénoncent les pilotes et les agents de bord.

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Lors d’un point de presse à l’Aéroport international Jean-Lesage lundi matin, les deux syndicats représentant les pilotes et les agents de bord ont tiré à boulets rouges contre la décision de Westjet, maintenant propriétaire de la marque Sunwing, de fermer sa base d’opération en activité depuis 2007.

Les vols qui partent de cet aéroport ne seront donc plus exclusivement composés d’employés basés à Québec, mais d’employés d’autres villes du Canada, dont Montréal, Toronto ou Calgary.

«Rien ne garantit que le personnel à bord parlera couramment le français et il est à craindre que lorsqu’il sera proposé, il ne sera parlé que par une minorité de l’équipage», dénonce Mathieu Têtu, commandant pour la compagnie aérienne.

Sunwing était la seule compagnie aérienne à tenir une base d’opérations à Québec, le plus à l’est pour n’importe quel aviateur. Celle-ci pourrait fermer ce printemps.

Jusqu’à maintenant, 50 pilotes et 80 agents de bord demeurent à Québec pour Sunwing, mais sont invités à soit déménager à Montréal, à faire le déplacement à leur frais pour embarquer sur le vol où ils doivent travailler ou à démissionner.

Une poignée de pilotes auraient déjà annoncé leur démission, selon l’Association des pilotes de ligne internationale (ALPA), le syndicat qui les représente.

«Il y avait un pouvoir d’attraction d'être capable de faire son travail dans sa langue chez soi», explique le vice-président de l’ALPA Canada, Louis-Éric Mongrain.

Ce dernier compare l’effet de la base de Québec à celui de la création du Cégep de Chicoutimi et de son programme de pilotage d’aéronefs.

«Il n’y avait pas beaucoup de francophones dans les airs avant, M. Mongrain. Je vois un parallèle très probant.»

Des pertes de millions de dollars pour la région

Le syndicat estime à 12 millions de dollars en salaires pour les employés de la base de Québec qui pourraient être amenés à travailler ailleurs.

Pour les agents de bord qui voudraient faire les déplacements entre Montréal et Québec, cela pourrait entraîner des dépenses additionnelles de 20 000$ annuellement.

«Les passagers nous reconnaissent et on les reconnaît, souligne Dominique Côté qui est agente de bord pour Sunwing à Québec depuis 18 ans. On ne veut pas perdre ce beau lien là avec des passagers.»

Le syndicat des pilotes affirme se buter à une fin de non-recevoir de la part de l’employeur, malgré trois lettres envoyées pour demander le report de la fermeture de la base à Québec.

Au moment de publier ces lignes, Westjet n’avait pas répondu à notre demande de réaction.

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