Fin d’AccèsLogis: Montréal ne veut pas laisser tomber les logements sociaux

Audrey Sanikopoulos
Malgré l’annonce de la fin du programme provincial AccèsLogis, la Ville de Montréal n’entend pas abandonner la construction de logements sociaux et souhaite que Québec débloque de l’argent pour les financer.
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La Ville de Montréal a l’intention de maintenir l’application de son règlement pour une métropole mixte, aussi nommé «20-20-20». Ce dernier oblige les promoteurs à inclure 20% de logements sociaux, 20% de logements abordables et 20% de logements familiaux dans leurs projets.
«Les terrains fournis par les promoteurs et ceux acquis par la Ville pour la construction de logements sociaux le resteront et notre règlement 20-20-20 va continuer de s’appliquer», a indiqué Marikym Gaudreault, attachée du comité exécutif de la Ville.
L’administration Plante n’a toutefois pas précisé comment cela pourrait se faire avec la mort annoncée du programme AccèsLogis par la responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau.
La Ville a cependant rappelé l’importance de «financer adéquatement» les projets de logements sociaux actuellement en développement.
«Il est urgent que les sommes soient rendues disponibles pour répondre aux besoins criants des ménages montréalais en logements sociaux», a ajouté Mme Gaudreault.
De son côté, le chef de l’opposition Aref Salem s’est dit inquiet de la fin de ce programme, affirmant que Québec «rame à contresens pour rétablir l’abordabilité en habitation».
«C’est impensable en 2023, en pleine crise du logement, d’enlever l’unique outil dédié à la construction de logements sociaux et communautaires, et ce, sans présenter une alternative équivalente. Il faut réformer AccèsLogis, pas l’abandonner!» a-t-il réagi par courriel, mardi.
AccèsLogis offre des subventions à des offices d’habitation ou encore des organismes à but non lucratif pour la construction et l’offre de logements pour les ménages à faible revenu.
La ministre responsable de l’Habitation a cependant décidé d’y mettre fin en raison de la lenteur du cheminement des projets, rapportait «La Presse» lundi.
À la place, Québec compte miser sur le programme d’habitation abordable (PHAQ) mis en place il y a un an.