Fillette abandonnée: la Couronne et la défense ne pouvaient pas contester le rapport, estime un ancien procureur
Agence QMI
La mère de 34 ans qui a abandonné sa fille cet été a été reconnue non criminellement responsable, lundi, à la suite d’une entente entre la défense et la Couronne. Si cette décision peut être déroutante pour le public, elle est fondée sur un rapport psychiatrique jugé crédible et complet, explique un ancien procureur.
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Invité au micro de Mario Dumont, l’ancien ministre de la Justice et ancien procureur général du Québec, Jacques Dupuis, a expliqué le rôle délicat du procureur de la Couronne, considéré comme le représentant de la société, du public.
«Je comprends la réaction du public. On est habitué à un système adversaire. La Couronne veut prouver la culpabilité de quelqu'un, elle recherche la vérité, elle a des arguments pour déposer devant le tribunal, [...] puis la défense est là pour faire exactement le contraire», a-t-il dit à QUB radio et télé, diffusé simultanément sur les ondes du 99,5 FM Montréal, mardi.
Dans l’affaire de la mère de 34 ans, la psychiatre responsable du rapport, reconnue pour son expertise à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel, a conclu que la mère ne comprenait pas la gravité de ses gestes au moment des faits et ni la Couronne ni la défense n’ont contesté ce rapport.
«Il est fait par une psychiatre qui est compétente, qui a la bonne expertise, [...] et [ils se sont dit qu’il n’y avait] pas de preuves concrètes médicales qui me permettraient de ne pas accepter ce rapport-là», a-t-il expliqué.
Toutefois, l’affaire n’est pas close puisque la mère souhaite désormais obtenir sa libération, ce à quoi s’oppose la Couronne, suivant l’avis de la psychiatre qui recommande la poursuite du traitement en détention.
«La Couronne et la défense ne s’entendent pas», précise M. Dupuis, soulignant que la décision finale reviendra au juge, à la lumière de l’expertise psychiatrique.
Écoutez l’entrevue complète ci-dessus.