Filière batterie: Northvolt et Lion s’étaient trop éparpillés, déplore Fréchette

Northvolt et Lion Électrique s’étaient trop éparpillés, a estimé mercredi la ministre de l’Économie, Christine Fréchette, pour expliquer l’échec de ces deux projets phare de la filière batterie dans lesquels le gouvernement caquiste a lourdement investi.

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«Il y a des leçons à tirer à la fois sur nos bons coups et sur nos moins bons coups», a admis la ministre mercredi lors de l’étude des crédits de son ministère, à l’Assemblée nationale.

«Il faut probablement avoir ça à l’œil: si une entreprise veut se diversifier trop rapidement dans un trop grand nombre de secteurs avant de générer le succès escompté dans le cœur des activités de l’entreprise... En tout cas, moi, c’est quelque chose qui m’interpelle à la fois pour Northvolt et pour Lion», a-t-elle précisé.

Lion s’est lancée dans la production de plusieurs modèles de camions électriques avant d’être bien installée dans le marché nord-américain des autobus scolaires, son créneau de base.

De son côté, Northvolt a amorcé des travaux de construction au Québec alors que son usine phare, en Suède, était encore bien loin d’atteindre ses cibles de production.

Est-ce à dire que Québec aurait dû s’abstenir de financer Northvolt et Lion? M^me Fréchette n’a pas répondu directement à cette question posée par le député libéral Frédéric Beauchemin.

Le gouvernement Legault a investi environ 140 millions $ dans Lion et 507 millions $ dans Northvolt. Au moins 407 millions $ de ces sommes sont définitivement perdus.

Pas comme souhaité

«Certes, tous les projets n’ont pas fonctionné comme souhaité [...], mais plusieurs tout de même ont pris leur envol et nous ont permis de nous positionner et de jeter les bases d’un nouveau créneau industriel au Québec», s’est consolée la ministre.

Selon elle, les projets de Nouveau Monde Graphite, de Nemaska Lithium, d’Ultium CAM (GM) et de Mirae montrent que la filière batterie est encore bien vivante au Québec. Notons toutefois que les deux premiers ne sont pas encore complètement financés.

Citant des données publiées le mois dernier par Le Journal, le député Beauchemin a rappelé que depuis 2015-2016, le ministère de l’Économie a perdu en moyenne 420 millions $ par année dans l’aide aux entreprises.

Investissements de 93 G$?

De son côté, Christine Fréchette a soutenu que depuis l’arrivée de la CAQ au pouvoir, en 2018, Québec a investi 25 milliards $ dans des entreprises pour faciliter la réalisation de projets d’une valeur totale de 93 milliards $.

Selon elle, ces investissements «colossaux» ont «permis» d’augmenter le PIB réel par habitant de 2,6% de 2018 à 2024, sans toutefois donner plus d’explications.

EN BREF: L’AIDE AUX ENTREPRISES DU MEIE

• Investissements annuels moyens: plus de 1,5 G$
• Perte annuelle moyenne: 420 M$
• Projets financés en 2023-2024: plus de 1850
• Coût net pour l’État depuis 2013-2014 (12 ans): près de 5 G$

Sources: MEIE, IQ, calculs du Journal

Notes: Ces données excluent les programmes d’aide qui ne font pas partie du Fonds du développement économique (FDE). Les moyennes ont été établies sur 10 ans.