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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Filière batterie: la CAQ disjoncte

Christine Fréchette
Christine Fréchette Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
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Photo portrait de Nathalie Elgrably

Nathalie Elgrably

2025-05-16T04:00:00Z
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Einstein disait que «la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent».  

On peut donc imaginer l’adjectif qu’il aurait employé pour qualifier le gouvernement Legault après que Christine Fréchette, ministre de l’Économie, a annoncé la réinjection des fonds publics dans la filière batterie.

Chimère

Et pour cause! La filière batterie n’a pas été la manne économique promise, mais plutôt une succession de fiascos, voire une colossale chimère industrielle qui a ruiné les contribuables.

Or, en dépit des sommes perdues, d’un déficit budgétaire de 11 G$ cette année et de 13,6 G$ l’an prochain, et malgré l’abaissement de la cote de crédit du Québec, le gouvernement s’entête et s'enfonce dans ce bourbier au nom de la transition écologique. À force de rêver d’électrification, la CAQ semble victime d’un court-circuit intellectuel!

Car cette obstination pour la filière batterie est non seulement déraisonnable, mais elle frôle l’irresponsabilité.

D’une part, la Chine contrôle 70% de la production mondiale de batteries et produit à des coûts que nous ne pourrons jamais concurrencer.

D’autre part, l’évolution fulgurante de la technologie des batteries désavantage le Québec. Les nouvelles batteries fonctionnent au sodium-ion, à l'électrolyte solide, ou au lithium-fer-phosphate. Résultat? Nos mégastructures axées sur le lithium-ion, à peine conceptualisées, sont déjà obsolètes.

Même la demande pour les véhicules électriques commence à ralentir: la croissance mondiale n’était que de 10% en 2024, contre 30% l’année précédente. S’obstiner dans ce secteur, c’est jouer à la roulette, c’est investir dans le passé avec l’argent de demain.

Mirages

Là où l’intelligence commanderait la prudence, nos dirigeants préfèrent la fuite en avant, sacrifiant l’avenir du Québec sur l’autel de mirages industriels et de slogans creux.

Il est temps de reconnaître que l’obstination n’est pas une vision. Et lorsque répéter les mêmes politiques ruineuses devient une méthode de gouvernance, c’est que l’idiocratie est au pouvoir!

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