Fiasco SAAQclic: la vice-présidente à l’expérience numérique défend à l’interne l’exécution du projet

L’une des architectes du fiasco SAAQclic défend l’exécution «rigoureuse» du projet et des contrats qui ont été suspendus par l’Autorité des marchés publics (AMP) et confirme que les ressources externes sont d’ailleurs toujours au travail pour maintenir un service «adéquat».

Dans un courriel envoyé aux employés de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) qu’a obtenu notre Bureau parlementaire, la nouvelle vice-présidente à l’expérience numérique, Caroline Foldes-Busque, défend son travail.

Elle assure que «la Société transmettra rapidement à l’AMP un plan d’action comprenant des mesures de surveillance visant à démontrer que l’exécution du projet CASA/SAAQclic et des autres contrats est rigoureusement encadrée».

Elle confirme également que les contrats n’ont pas totalement été suspendus pour empêcher une rupture de service, dit-elle.

«L’AMP a confirmé aujourd’hui par écrit à la Société qu’elle peut maintenir certaines mesures nécessaires pour rendre un service adéquat à la population», a-t-elle écrit.

«Nous avons évalué que les activités liées à l’exploitation et la maintenance des solutions requises pour le service à la clientèle qui doivent être maintenues impliquent la majorité des ressources externes en place provenant des trois contrats.»

Selon nos informations, la haute direction affirme haut et fort à l’interne que les journalistes exagèrent la portée du fiasco dévoilé par le Vérificateur général du Québec (VGQ).

Rappelons qu’en janvier 2024, la SAAQ a nommé Caroline Foldes-Busque à la tête de la vice-présidence de l’expérience numérique.

À la SAAQ, plusieurs avaient été surpris, car M^me Foldes-Busque était la directrice générale principale du Projet SAAQclic et responsable du fiasco informatique.

Imputable?

Depuis de nombreuses années, la gestionnaire était le bras droit de Karl Malenfant, l’ex-vice-président de l’expérience numérique de la SAAQ et responsable du projet SAAQclic.

À sa retraite, celle qui était la directrice générale du projet de 2016 à 2023 a repris le flambeau.

Pourtant, le VGQ dénonçait dans son rapport que des responsables du projet ont floué la haute direction de la SAAQ, son conseil d’administration et le gouvernement.

Ils ont caché des retards, des problèmes informatiques et l’explosion des coûts de 500 M$ qui portera la facture à au moins 1,1 G$ en 2027.

Malgré le fiasco, aucune personne n’a perdu son emploi. Au contraire, la majorité des acteurs ont plutôt été promus, comme Caroline Foldes-Busque.

Notre bureau parlementaire révélait d’ailleurs que, depuis sa nomination, 50% des projets informatiques ont pris du retard à la SAAQ et que les déboires informatiques sont maintenant «généralisés».

Des sources ont confié que l’ex-directrice a importé de SAAQclic une méthode dite «agile» dans tous les projets. Depuis, les problèmes se sont propagés comme un virus, dit-on.