Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Feux de forêt dans l’Ouest canadien: «On va demander de l’aide internationale»

Partager
Photo portrait de Olivier  Boivin

Olivier Boivin

2025-06-03T15:21:04Z
Partager

Les feux de forêt prennent une telle ampleur dans l’Ouest canadien que les autorités en sont déjà au point de demander de l’aide à d’autres pays pour les aider à combattre les incendies.

En date du 3 juin, quelque 97 brasiers sont hors de contrôle dans les provinces de l’ouest du pays, dont 12 au Manitoba, 20 en Saskatchewan, 28 en Alberta et 37 en Colombie-Britannique.

Certaines communautés ont été évacuées et le Manitoba ainsi que la Saskatchewan ont déjà déclaré l’état d’urgence.

Selon le chercheur scientifique au Service canadien des forêts, Marc-André Parisien, l'ampleur de la superficie touchée par de grands feux n'augure rien de bon pour les prochaines semaines.

«C’est exceptionnel, dit-il, en entrevue à LCN. On a déjà vu de grandes saisons de feu dans le passé, on se souviendra de 2023, mais ce qui est exceptionnel, c’est que le secteur où il y a de grands feux est immense. On part du nord de la Colombie-Britannique à l’ouest de l’Ontario. C’est une grande bande d’environ 1200 kilomètres où il y a plusieurs feux [qui] sont hors de contrôle.»

Les ressources disponibles au pays sont déjà presque toutes déployées afin de combattre les incendies.

«On est rendu au point où on va demander de l’aide internationale, affirme M. Parisien. On est à ce qu’on appelle le niveau 5 de la préparation. Ça veut dire que toutes les ressources nationales et domestiques sont quasiment épuisées. On a vu que le Québec a prêté des avions-citernes et du personnel.»

Publicité

«On est en contact avec les États-Unis, le Mexique, l’Australie, le Costa Rica et d’autres pays pour avoir des sapeurs-pompiers», précise-t-il.

La situation en est arrivée à ce point notamment en raison d’un manque d’eau pendant l’hiver dans cette vaste région, ce qui a causé une sécheresse hâtive.

«C’était assez hâtif, mais ce n’est pas aussi tôt que ce qu’on a vu en 2023, indique l’expert. Cette année, on s’est retrouvé avec un déficit hydrique, donc pas assez d’eau durant l’hiver. Quand le printemps est arrivé, les sols n’étaient pas rechargés en eau. La sécheresse était déjà amorcée à la fonte des neiges. C’est ce qui nous cause les problèmes en ce moment. Ce déficit s’étend sur une grande zone.»

«Ce qu’il nous faudrait, c’est vraiment beaucoup de pluie, ajoute-t-il. Pour éteindre des feux comme ça, ça prend plusieurs dizaines de millimètres de pluie. C’est la météo qui va contrôler tout ça. On se croise les doigts.»

Le Québec épargné... pour l’instant

Du côté du Québec, il n’y a pas d’incendie de forêt actif en date du 3 juin, selon les données de la SOPFEU.

Toutefois, une certaine sécheresse près de la Baie-James est sous surveillance.

«Tout est beau, mais ça commence vraiment à s’assécher dans l’ouest du Québec, dans la région de la Baie-James, indique Marc-André Parisien. On verra ce qui va se passer. Il pourrait avoir une bonne pluie qui annulerait tout ça, mais ça se passe de semaine en semaine partout au pays.»

La SOPFEU invite toutefois la population à la prudence avec le beau temps qui s’installe, ce qui pousse le niveau de dangerosité à la hausse.

Le total de feux de forêt qui se sont déclarés dans la province est de 105 jusqu’ici cette année, soit 121 de moins que la moyenne sur 10 ans.

Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus

Publicité
Publicité