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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Feu vert à l’implantation de l’appli qui permet de gérer ses heures de travail en ligne

Une forte majorité de travailleurs de la construction disent aimer Mobile-Punch

Philippe Ferri, copropriétaire de Fero Rénovation, estime que l’application Mobile-Punch, conçue au Québec, est un excellent outil pour gérer son entreprise.
Philippe Ferri, copropriétaire de Fero Rénovation, estime que l’application Mobile-Punch, conçue au Québec, est un excellent outil pour gérer son entreprise. Photo fournie par Philippe Ferri
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2023-03-23T04:00:00Z
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Deux ans après la colère de syndiqués de la construction qui craignaient que le logiciel de gestion d’horaires Mobile-Punch empiète sur leur vie privée, on apprend que l’application pourra bel et bien être utilisée chez les employés qui l’acceptent.

• À lire aussi: Une appli provoque un énorme conflit

En mai 2021, l’application s’était retrouvée au centre d’un conflit de travail sans précédent dans l’industrie de la construction, au point où son utilisation avait carrément menacé de faire basculer quelque 190 000 syndiqués vers la grève.

Or, dans la décision de l’arbitre Alain Turcotte de 64 pages du Tribunal d’arbitrage rendu mardi dernier, on confirme que le logiciel de gestion peut être utilisé avec certaines balises.

Par contre, il faudra se conformer à des certifications de haut niveau obligatoirement, insiste-t-on dans la décision.

«Pour nous, c’est une victoire pour les employeurs qui pourront mettre en place ces systèmes-là. On ne pourra pas forcer les employés, mais ceux qui l’installent pourront l’utiliser», a réagi Guillaume Houle, porte-parole de l’Association de la construction du Québec (ACQ).

«Pour les entreprises, c’est une économie de coût et d’énergie. On va pouvoir automatiser la prise d’information sur les feuilles de temps», souligne-t-il.

Feuille de temps électronique

En gros, l’application Mobile-Punch aide les employeurs qui ont «des défis au niveau des feuilles de temps, horaires, répartition de projets». 

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«On prend la géolocalisation au moment de “puncher”. L’application ne donne pas accès à l’employeur aux photos, aux courriels et aux textos de l’employé», a rappelé hier Jérôme Guay, président de l’appli de pointage Mobile-Punch.

«On ne peut pas suivre avec ce logiciel les employés en continu», a-t-il ajouté.

D’après un sondage mené par l’entreprise et Léger, plus de 77 % des travailleurs aiment mieux les applications de Mobile-Punch que le papier.

Pour Phillippe Ferri, copropriétaire de Fero Rénovation, l’application Mobile-Punch est un atout. Il affirme avoir été surpris de la levée de boucliers en mai 2021 parce que ses propres employés l’apprécient depuis le tout début. 

«Les travailleurs peuvent aussi savoir avec l’application, un dimanche soir, quel chantier les attend et avoir une carte sur leur téléphone pour s’y rendre le lendemain. C’est très pratique», illustre-t-il.

Les syndicats prudents

Interrogée par Le Journal, hier, la FTQ-Construction s’est montrée avare de commentaires sur l’enjeu qui était au centre des discussions lors de la dernière négociation des conventions collectives.

«Nous étudions présentement la décision et nous réagirons bientôt», s’est limité à dire le syndicat.

De son côté, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (l’Inter) a salué les éléments de la décision arbitrale portant sur l’importance de préserver la sécurité des données des travailleurs.

«On accueille favorablement ce qui est dit sur la cybersécurité dans le jugement, mais on veut prendre le temps de bien le lire avec nos avocats pour en comprendre la portée», a déclaré son directeur général Patrick Bérubé.

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