Feu de camp: suivez ces conseils de sécurité pour protéger nos forêts, menacées par les changements climatiques


Félix Desjardins
«Les gens ne réalisent souvent pas à quel point c’est facile de perdre le contrôle»: afin de protéger nos forêts, qui doivent déjà composer avec des périodes de sécheresse sans précédent, nous pouvons poser des gestes simples pour limiter les feux de forêt.
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Agente à la prévention et aux communications pour la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), Karine Pelletier est bien consciente que «les beaux feux à la Saint-Jean sont dans notre ADN».

En raison du contexte climatique, elle invite toutefois les Québécois à redoubler de prudence lorsqu’ils feront un feu extérieur cet été.
«Les changements climatiques prolongent les périodes de sécheresse et rendent les forêts très vulnérables, explique-t-elle. Le même coup de foudre d’il y a 50 ans génère un feu de bien plus grande envergure aujourd’hui. Ça n’ira pas en baissant, malgré le début de saison qu’on connaît.»
Voici cinq mesures de sécurité à adopter pour éviter les catastrophes. Après tout, 120 des 133 incendies forestiers déclarés depuis le début de l’année ont été causés par l’humain.
Vérifier les conditions météorologiques

Avant toute chose, il est impératif de vérifier auprès de la SOPFEU et de sa municipalité si une interdiction de feu à ciel ouvert est en vigueur. «C’est toujours la directive la plus sévère qui a préséance sur l’autre», ajoute Mme Pelletier. Par ailleurs, la SOPFEU a récemment dévoilé sa nouvelle application mobile, qui peut aiguiller les citoyens par rapport au danger d’incendie en fonction de leur géolocalisation.
Utiliser un pare-étincelles

L’installation d’un pare-étincelles, ce grillage métallique qui peut être placé autour des foyers extérieurs, est une façon bien simple de limiter les risques. La SOPFEU demande que les ouvertures du grillage soient au maximum d’un centimètre carré pour empêcher les tisons de partir au vent. «Un tison peut faire beaucoup de chemin quand il vente, atterrir dans la broussaille et générer un gros feu. On en voit plusieurs par année.»
Oublier les feux de joie
Il est risqué de faire de grands feux extérieurs, et particulièrement lorsqu’il y a beaucoup de vent. «On conseille de garder les feux pas plus gros qu’un mètre par un mètre. On peut rapidement “échapper” le feu quand il vente et ça peut se rendre à la forêt. Ça arrive toujours, et surtout à des gens qui se disent extrêmement expérimentés.»
Des précautions nécessaires
Plus particulièrement en camping, il est très important de bien choisir l’endroit où déposer ses bûches. La SOPFEU recommande de choisir un endroit dégagé sur un sol minéral, comme de la terre battue, du gravier ou du sable. «Il faut aussi enlever, dans un certain rayon, la matière combustible comme les feuilles mortes et la broussaille et garder de l’eau ou un extincteur à portée de main.»
Dangereuses braises
Vous n’avez plus de bois à brûler et vous vous apprêtez à vous coucher? Ne sous-estimez pas la braise. «C’est le conseil le plus important: il faut l’éteindre complètement, conclut Mme Pelletier. Il peut y avoir des tisons qui partent au vent plusieurs heures plus tard. En 2020, on a eu un feu de 50 000 hectares au Saguenay–Lac-Saint-Jean qui est parti de cette façon. On recommande d’arroser au point où on peut se mettre la main dedans!»
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