Fête nationale du Québec: d’où vient la Saint-Jean-Baptiste?

Les quatre coins de la province s’apprêtent à s’animer le 24 juin prochain sur le rythme du folklore québécois en brandissant le drapeau bleu et blanc pour la fête nationale du Québec, aussi nommée la Saint-Jean-Baptiste. Mais quelle est son origine?

Si chaque année, plus de 750 fêtes se tiennent dans la province, offrant plus de 1050 spectacles et 360 feux de joie aux Québécois, selon l’Encyclopédie canadienne, peu de gens savent vraiment d’où vient cette fête.

Pourtant, elle trouve même écho dans les communautés francophones des autres provinces et dans les délégations québécoises jusqu’à... Tokyo! 

Où célébrer la Saint-Jean?

Pas moins d’une vingtaine de régions accueilleront des spectacles dans l’ensemble de la province les dimanche 23 et lundi 24 juin prochain – jour qui sera évidemment férié pour permettre à la population de se déhancher sur les meilleurs classiques québécois.

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Comme tous les ans, Québec et Montréal feront lever les foules avec des spectacles d’envergure, respectivement les 23 et 24 juin, ainsi que de nombreuses fêtes de quartier et un défilé dans la grande métropole le 24 juin.

D’autres régions, comme Gatineau, Longueuil, Saguenay, Sherbrooke ou encore Saint-Jérôme inviteront également quelques talents québécois à monter sur la scène l’espace d’une soirée.

Voici où trouver la programmation complète pour célébrer la Saint-Jean-Baptiste cette année. 

Pourquoi la Saint-Jean est-elle la Fête nationale du Québec?

Les célébrations de la Saint-Jean-Baptiste ne datent ainsi pas d’hier, et tirent leurs origines des anciennes coutumes païennes, dont celle d’allumer un feu pour souligner le solstice d’été, selon l’Encyclopédie canadienne.

Ce n’est qu’en 1646 que ces célébrations ont traversé l’océan Atlantique pour rejoindre les colons de la Nouvelle-France, avant d’obtenir un statut de fête religieuse en 1694.

Puis, en 1834, la fête de la Saint-Jean-Baptiste a pris une tournure plus patriotique au moment de la fondation de la société «Aide-toi et le ciel t’aidera» (l’ancêtre de la Société Saint-Jean-Baptiste) par Ludger Duvernay, éditeur de l’important journal patriote La Minerve.

Son but était alors d’offrir aux Canadiens français une fête nationale fortement inspirée du défilé de la Saint-Patrick tenue par les Irlandais immigrés à Montréal. 

Pourquoi fête-t-on la Saint-Jean-Baptiste le 24 juin? 

Après avoir été forcé à l’exil avec d’autres patriotes suivant les rébellions de 1837-1838, Ludger Duvernay revient en force au pays en 1842 et réitère son vœu d’unir les francophones, en mettant sur pied l’Association Saint-Jean-Baptiste dès l’année suivante.

Seulement quelques semaines plus tard, le 24 juin 1843, Montréal voit naître son premier défilé de la Saint-Jean-Baptiste dans les rues de la métropole: une tradition qui revient désormais tous les ans.

Depuis 1925, la fête est officiellement reconnue par l’Assemblée législative du Québec comme un jour férié. 

Qui est Jean le Baptiste?

Le fameux Jean le Baptiste, à qui l’Église catholique a attribué la fête du solstice d’été, est le cousin de Jésus de Nazareth, que Jean aurait lui-même baptisé – d’où son nom.

La raison pour laquelle Jean le Baptiste est célébré à cette période de l’année, c’est qu’il serait lui-même né près du solstice d’été, à l’opposé de Jésus, associé davantage au solstice d’hiver, selon la Société Histoire Canada.

Dès le VIe siècle, une journée de jeûne suivie de repas festifs est organisée en son honneur, pour souligner la Saint-Jean-Baptiste, et cela, dans plusieurs pays de l’Occident.

Sauf qu’avec la poigne solide de l’Église catholique sur la société canadienne-française, Jean le Baptiste – symbolisé par un enfant aux cheveux frisés tenant un mouton – est demeuré central à la célébration, avant de devenir officiellement en 1908 le patron spécial des Canadiens français, c’est-à-dire leur protecteur.

Une symbolique propre aux Québécois

Les célébrations de la Saint-Jean-Baptiste ont permis de sculpter la culture et l’identité québécoise au fil des ans.

Saviez-vous que c’est durant les célébrations de la Saint-Jean à Québec en 1880 qu’a été chanté pour la toute première fois l’hymne national du pays, le Ô Canada? Ce n’est cependant qu’en 1980 qu’il obtiendra officiellement son statut.

En 1947, ce sont également les sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec qui ont milité en faveur de l’adoption du fleurdelisé comme drapeau pour la province, avec une symbolique visant à rappeler les racines françaises du peuple. Il deviendra un symbole de ralliement pour les Québécois dès son adoption l’année suivante.

Les célébrations de la Saint-Jean en 1975 ont par ailleurs été le berceau de la toute première interprétation de la chanson Gens du pays par Gilles Vigneault, un hymne qui résonne encore aujourd’hui chez les Québécois, notamment lors d’un anniversaire.