Fête nationale du Québec 2024: le touchant hommage de Mitsou à nos grands-mères

Cédric Bélanger et Raphaël Gendron-Martin
Lorsqu’on lui demande quelle chanson représente le mieux le Québec, Mitsou recule notre cassette collective d’un siècle.
Sa réponse? La cuisinière, de La Bolduc, qui constitue à ses yeux un vibrant hommage au dévouement de nos grands-mères.
«Elles se sont fait chier pour nous. Avoir 12 enfants, j’ai mal à mon col de l’utérus juste d’y penser», dit-elle en rappelant cette époque où il n’y avait pas de laveuse ni sécheuse pour alléger la lourdeur des tâches ménagères.
«Imagine les couches. Des jeunes femmes ne sont pas allées à l’école pour aider leurs mères. Cette chanson, pour moi, représente ma grand-mère, Annette Rioux, du Bas-du-Fleuve. On lui chantait ça à tous les Noëls ou à tous les moments où elle faisait de la bouffe pour 45 personnes, sur la rue Morin, à Trois-Pistoles.»
Voici les chansons d’ici qui font vibrer vos vedettes.
Claude Dubois: «J’en ai deux: Mon pays [Gilles Vigneault] et Le grand six pieds [Claude Gauthier]. Le premier, c’est l’hiver, le débroussaillage de réussir à traverser des moments difficiles ensemble, parce que quand il fait moins 40, on ne laisse pas sa porte fermée, on l’ouvre. Le deuxième, pour être un peu vulgaire, c’est comme un coup de pied au cul à ceux qui le méritent.»
FouKi: «Y’en a beaucoup, mais c’est plus les classiques, je dirais. Le porte-clés tout rouillé [La ziguezon, de La Bottine Souriante]. Sinon, y’a aussi Y’as-tu d’la bière icitte!? [de La famille Soucy]. Et dans le rap, Sir Pathétik, le Québec c’est la place [Pour mon pays]. Il a quand même une toune québécoise légendaire. Je n’ai pas [d'autre] choix [que] de le nommer, ça fait partie du patrimoine.»

Marco Calliari: «Dès mon jeune âge, pour moi, c’était la toune où je devais aller danser: La bittt à Tibi, de Raôul Duguay. Quel monument de la chanson! Pour moi, c’est du heavy métal, cette toune-là. C’est du gros prog québécois et ça marche.»
Marjo: «J’ai chanté Gens du pays devant des milliers de personnes un soir de 24 juin. C’est écœurant, les mots qu’il dit. Ça porte loin.»
Pierre Séguin: «J’aime beaucoup Le plus beau voyage, de Claude Gauthier. Ça raconte un peu notre histoire à travers tout ce qu’on est et ce qu’on n’est pas. C’est quand même encore très d’actualité aujourd’hui. Évidemment, Une chance qu’on s’a, je pense qu’on ne peut pas passer à côté.»
Roxane Bruneau: «L’Amérique pleure, des Cowboys. Pour moi, c’est un hymne. On dirait que ça veut tout dire, cette chanson-là. On peut tous se reconnaître là-dedans.»
Suzie Villeneuve: «C’est sûrement le répertoire entier des Cowboys Fringants, évidemment. Mais sinon, dans mes souvenirs, je dirais Le vieux du Bas-du-Fleuve [de Gaston Mandeville]. C’est une chanson qui est associée à la Saint-Jean-Baptiste pour moi.»
Ariane Roy: «Ces temps-ci, j’écoute une chanson qui, si je suis à l’extérieur, me donne envie d’être chez moi. C’est Lettre de Toronto, de Sylvain Lelièvre.»
Paul Daraîche: «Québécois, de La Révolution Française. Sur la montagne, cette chanson, c’était quelque chose.»
Mara Tremblay: «Gens du pays, clairement. Quand une chanson devient un hymne alors qu’elle n’a pas été composée pour en être un, c’est parce que ça représente vraiment le Québec.»