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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Festival Fono: l’effet Charlotte Cardin à l’Université Laval

Charlotte Cardin a été impeccable, vendredi, au festival Fono.
Charlotte Cardin a été impeccable, vendredi, au festival Fono. Photo Didier Debusschère
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Photo portrait de Cédric Bélanger

Cédric Bélanger

2025-09-13T02:52:54Z
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Charlotte Cardin est un puissant aimant. À son retour à Québec, après une absence inhabituellement longue de deux ans, qu’on peut attribuer au fait qu’elle est désormais demandée sur plus d’un continent et dans plusieurs pays, elle a attiré la plus grosse foule de la jeune histoire du festival Fono, vendredi soir, à l’Université Laval.

Au bas mot, plus de 10 000 personnes se sont rassemblées devant la scène Beneva pour ces retrouvailles avec la vedette pop, lesquelles étaient précédées, il faut le dire, de la première visite chez nous d’une autre étoile de la pop, Alex Warren.

L’Américain a contribué à remplir la place tôt, mais c’est l’effet Charlotte Cardin qui a fait son œuvre.

La plus grande foule de la jeune histoire du festival Fono a assisté au concert de Charlotte Cardin.
La plus grande foule de la jeune histoire du festival Fono a assisté au concert de Charlotte Cardin. Photo Didier Debusschère

On parle quand même d’une artiste qui chantera à guichets fermés, l’année prochaine, dans le plus grand amphithéâtre de Paris, l’Accor Arena. Pas de doute qu’elle pourrait faire la même chose au Centre Vidéotron si elle le voulait.

«Un sentiment de proximité»

C’est cependant sur les terrains de l’Université Laval, où elle a dit avoir ressenti «un sentiment de proximité» avec son public, qu’elle a bouclé la boucle de sa tournée 99 Nights. Elle l’avait amorcée à l’Agora en 2023 et il ne reste maintenant plus que deux dates. De Québec à Québec, en quelque sorte.

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Elle a été impeccable, comme d’habitude. Sensuelle d’entrée de jeu dans Looping, bagarreuse dans Way Back, explosive dans la dansante Jim Carrey, touchante au piano dans Anyone Who Loves Me lorsque la foule scandait avec elle les défoulants «fuck you up» du refrain.

Tantôt sensuelle, tantôt bagarreuse, Charlotte Cardin a ravi le public de Québec.
Tantôt sensuelle, tantôt bagarreuse, Charlotte Cardin a ravi le public de Québec. Photo Didier Debusschère

Elle a ajouté de petits extra. Ainsi, Dirty Dirty, qu’elle ne fait plus si souvent, a été joliment «ressortie des boules à mites» avec un ensemble de cordes, Strings From Paris, venu spécialement de Toronto.

Il y a deux ans, on déplorait qu’elle n’eût chanté qu’un seul titre en français à Québec. Vendredi, elle en fait quatre et si on se fie à la réaction de la foule, la flambant neuve Tant pis pour elle pourrait bientôt devenir un des moments forts de ses spectacles au même titre que les Meaningless et Confetti.

Le fait saillant de son concert? La finale où, au piano, elle a offert comme un cadeau la ballade Faufile, peut-être la chanson qui met le mieux en valeur la puissance et la souplesse de sa voix.

Alex Warren: charismatique et baveux

Voyant la foule qui remplissait le parterre, Alex Warren, en arrivant sur la scène à 19 h, a fait une face de gars étonné. Comme s’il ne s’attendait pas à autant de spectateurs. Eh oui, mon vieux! Le Québec aussi a succombé à la folie de ton mégasuccès Ordinary.

Alex Warren chantait pour la première fois à Québec, vendredi, au festival Fono.
Alex Warren chantait pour la première fois à Québec, vendredi, au festival Fono. Photo Didier Debusschère

Warren n’est cependant pas l’homme d’une seule chanson. Dès le coup d’envoi avec la tonifiante Burning Down, ses admirateurs ont accompagné sans se retenir leur nouvelle idole, pendant que des confettis revolaient dès le premier refrain.

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La même réaction enthousiaste a été observée tout au long de sa prestation pour les Before You Leave Me, Save You a Seat, Eternity et plusieurs autres titres de son premier album, You’ll Be Allright, Kid, paru au mois de juillet.

La jeune vedette pop a apprécié, c’est le cas de le dire. «Merci d’être venus. Même si ce n’est pas pour moi, ça veut dire beaucoup», a-t-il répété quasiment entre chaque chanson.

Cela dit, l’auteur-compositeur-interprète/influenceur/tiktokeur californien, qui fêtera ses 25 ans la semaine prochaine, possède les outils pour séduire les foules, à commencer par des mélodies toutes astucieusement conçues pour émouvoir son monde.

Alex Warren dégage aussi un charisme des ligues majeures. Il a eu de bons mots pour Québec – «un endroit paisible où tout le monde est gentil» – et il a un sens de l’humour limite baveux. À une spectatrice qui lui mentionnait avoir perdu son père, il a répondu, sourire en coin, «moi je les ai perdus tous les deux», comme si c’était un concours.

Mais à la fin, on a plutôt vécu une belle communion éclairée par des milliers de téléphones lorsque Warren a livré la plus que très attendue Ordinary, la chanson qui conclura sûrement ses concerts pour un méchant bout de temps.

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