De la visite rare au Festival en chanson de Petite-Vallée

Julie Côté
Pour cette troisième journée du Festival en chanson de Petite-Vallée, deux artistes qui ont fait très peu de spectacles au cours de la dernière année mais qui ont marqué leurs époques respectives sont à l’honneur: Marie-Jo Thério et Michel Pagliaro.
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Comme l’a mentionné le grand manitou du festival Alan Côté, c’est un véritable électron libre qui était en vedette, samedi soir. Artiste passeure du festival cette année, Marie-Jo Thério a présenté un spectacle rendant hommage à son deuxième album, La maline, lancé en février 2000.

Accompagnée entre autres des mêmes musiciens qui ont contribué à la création de cet opus, Bernard Falaise à la guitare et Érik West-Milette aux claviers et à la contrebasse, c’est dans une presque transe qu’elle a entonné les premières notes à l’accordéon de la pièce-titre de l’album. «Aie! Aie!, La maline-ine-ine-ine, La vilaine, la méchante-ante-ante-ante, Au-dessus de la ville», chante-t-elle. Avec une mélodie aux accents presque cajun, on se sentait spectateurs d’un mélange entre un road movie et un spectacle de danse contemporaine.
L’énergie de la foule a monté d’un cran lors de Café Robinson, assurément l’une des préférées du public. Ils étaient plusieurs à chanter le refrain, pendus aux lèvres de l’artiste originaire de Shediac, au Nouveau-Brunswick.
Puis, changement d’univers complet. On retrouve la France des années 20, avec la chanson Another Love Song about Paris. Beau clin d’œil au lieu des Jeux olympiques. Puis encore une fois, autre changement de ton avec Cozy Fire, une mélodie jazzée aux accents presque charnels. Mais peu importe la thématique, le public reste bien attentif aux charmes de cette artiste absolument incomparable.
Pagliaro sans compromis
«Que je vous voie parlier durant le spectacle!». C’est comme ça que Michel Pagliaro est arrivé sur la scène du Théâtre de la Vieille-Forge de Petite-Vallée, samedi après-midi. Assurément, pour sa première fois au festival, il n’allait pas faire de sacrifices pour personne et c’est tant mieux.

«C’est bien qu’il y a des toilettes sur le site, parce qu’un spectacle sans toilettes, c’est compliqué», blague le musicien qu’on reconnaît par ses lunettes fumées, en jouant les premières notes de J’entends frapper. Seulement accompagné sur scène par son complice des dernières années, le guitariste Corey Diabo (Jonas and the Massive Attraction), Michel Pagliaro a semblé rajeunir sur scène tellement il semblait de plus en plus en forme au fur et à mesure que le spectacle avançait.
«Merci à vous, on va revenir plus souvent», partage le musicien de grand talent, visiblement heureux d’être ici. Une chose est sûre, malgré les années qui ont passé, son talent n’a pas pris une ride. Le solo de guitare sur Dangereux était impeccable. Dommage que le public, plutôt passif, semblait peu démonstratif à une prestation de très grande qualité. Il faut dire que les quelques personnes qui filmaient le spectacle avec un téléphone cellulaire n’ont pas aidé à l’écoute de leurs voisins.
C’est plusieurs chansons plus tard, durant Ti-Bidon, que l’énergie dans la salle a véritablement monté d’un cran. À la fin de Rock Somebody, la foule a offert au duo une ovation debout plus que méritée. En espérant qu’on puisse le revoir à Petite-Vallée, même s’il ne sait pas où elle est, la petite vallée. «Est-ce que quelqu’un peut me le dire, s’il vous plaît?», a-t-il blagué, en fin de prestation. En tout cas, le public nouvellement conquis l’attendra assurément.