Festival d’opéra de Québec: les jeunes embarquent, selon le directeur général Grégoire Legendre


Cédric Bélanger
«Quand on fait des répétitions générales devant des étudiants du secondaire de 14-15 ans, le commentaire qui revient le plus souvent, c’est: “Je ne pensais pas que c’était si bon, l’opéra.”
Non, l’opéra ne plaît pas qu’à un public plus âgé. À Québec, le directeur par intérim et fondateur du Festival d’opéra Grégoire Legendre se réjouit de constater que, d’année en année, les efforts pour populariser cet art lyrique né en Italie au XVIIe siècle portent leurs fruits.
Ça passe par des prestations extérieures gratuites durant le festival, qui a pris son envol mercredi midi pour se poursuivre jusqu’au 3 août, et des invitations à assister à la toute dernière répétition, avant la première d’un spectacle, durant l’année scolaire.

«La plupart de ces jeunes entrent au Grand Théâtre de Québec pour la première fois. Il y a l’orchestre, des chœurs sur la scène. Parfois, on dit d’un spectacle qu’il y aura 15 artistes. Nous, c’est 125. C’est extraordinaire», dit M. Legendre.
Des huées pour le méchant
Au cours de la décennie 2020, le taux de spectateurs de moins de 35 ans qui fréquentent l’Opéra de Québec est passé de 4% à 11%, a-t-on appris en 2024.
Encore mieux, soulève M. Legendre, ce jeune public n’a pas d’a priori. «Ils ne font pas la différence entre La traviata ou Carmen et une œuvre de Bartok-Schöenberg. Il trouve l’opéra contemporain aussi bon.»
«Ils suivent l’action, ajoute Grégoire Legendre. Je me souviens: quand l’interprète de Pinkerton, qui est considéré comme le méchant dans l’histoire, est arrivé pour saluer le public à la fin de Madame Butterfly, il s’est fait huer.»

La cannibalisation n’a pas eu lieu
Même si sa direction générale se trouve dans une phase transitoire à la suite du départ de Jean-François Lapointe, en janvier dernier, Grégoire Legendre confirme que le Festival d’opéra est en excellente santé.
Le taux d’occupation de la plupart des productions demeure stable à 80%, et ça percole durant le reste de l’année, observe-t-il, satisfait de son coup.

«Quand j’ai eu l’idée de ce festival, en 2007, c’était pour créer des événements spéciaux pendant l’été afin de donner une visibilité à l’opéra à Québec et le développer. Certains craignaient qu’on cannibalise la saison régulière. Je disais plutôt qu’on allait tellement faire parler d’opéra que les gens allaient venir voir aussi durant la saison, et c’est ce qui est arrivé.»
Oubliez le code vestimentaire
Grégoire Legendre tient à rappeler une dernière chose. Si vous décidez d’assister à une représentation de Carmen, Pierrot entre 3 lunes, Souvenirs de Lakmé ou La chèvre de monsieur Séguin durant le Festival d’opéra de Québec, pas de panique: la tenue de gala n’est pas obligatoire.

«Les gens demandent souvent quel est le code vestimentaire et hésitent à aller à l’opéra parce qu’ils ne savent pas comment s’habiller. Je leur réponds tout le temps de s’habiller comme ils veulent», martèle M. Legendre.
«Au Metropolitan Opera de New York, il y a des gens qui arrivent en robe longue et d’autres en culottes courtes. Ils voient tous le même spectacle.»
À l’affiche au Festival d’opéra de Québec
- Carmen: 30 juillet et 1er août (19h30), 3 août (14h) au Grand Théâtre de Québec.
- Pierrot entre 3 lunes: 31 juillet et 2 août (19h30) au Théâtre Périscope.
- Souvenirs de Lakmé: 26 juillet (19h30) au Théâtre La Bordée.
- La chèvre de monsieur Séguin: 25 juillet (19h), 26 et 27 juillet (14h) à la salle Henri-Gagnon de l’Université Laval.
Programmation complète au operadequebec.com