Festival d’été | Benson Boone: sur les traces de Bruno Mars ou d’Iggy Azalea?

Cédric Bélanger
Le contraste est frappant. Deux jours après le concert d’un octogénaire au catalogue rempli de classiques du rock, Sir Rod Stewart, les plaines d’Abraham feront la connaissance, samedi soir, d’un jeune Américain de 23 ans essentiellement connu pour une chanson, mais toute une.
À moins de vivre dans une région encore non desservie par internet, impossible d’avoir échappé au phénoménal succès de la chanson Beautiful Things, le titre qui a élevé Benson Boone au rang de vedette internationale, en 2024.
Cette ballade émotive au refrain percutant a été écoutée plus de deux milliards de fois sur les plateformes musicales, un nombre qu’on devine conservateur.
En parallèle, Benson Boone, qui pratiquait le plongeon dans sa jeunesse et affiche une forme physique exemplaire, s’est forgé une réputation de bête de scène en raison des pirouettes qu’il exécute pendant ses concerts.
Son ascension est si rapide que ce jeune moustachu élevé dans une famille mormone jouera sur les deux plus grosses scènes du Québec, les plaines d’Abraham et le Centre Bell de Montréal, cet été.

En plein envol
C’est donc un artiste en plein envol, mais dont on ignore encore s’il remplira toutes ses promesses, que le FEQ attrape, comme ce fut le cas lorsque Zach Bryan, Shawn Mendes et Bruno Mars sont passés par les Plaines, rappelle le programmateur Louis Bellavance.
«Bruno Mars, nous étions de bonne heure pour faire ça. Il avait juste un succès, Locked Out of Heaven. Quand on l’a programmé, peu de festivals embarquaient. À son arrivée à Québec, il n’était pas plus gros que Benson Boone aujourd’hui. Un an plus tard, Bruno Mars, c’était la fin du monde et il vaut maintenant 4 millions par soir.»

Pour le Festival d’été, offrir les Plaines à un artiste à ce stade de sa carrière constitue un défi. Parfois, ça ne vire pas comme prévu. Exemple: lorsqu’Iggy Azalea est débarquée sur les Plaines, en 2015, armée d’un seul succès, Fancy.
La suite n’a pas été glorieuse. Une tournée mondiale d’arénas prévue après le FEQ avait été annulée en raison de faibles ventes de billets, et la rappeuse australienne a fini par sombrer dans l’oubli.
«Parfois, on anticipe que le feu va prendre, mais il ne prend pas tant que ça. Iggy Azalea, quand on l’a signée, c’était aussi excitant que lorsqu’on a signé Benson», dit M. Bellavance.
Quel avenir?
Alors, Benson Boone est-il en train de s’établir pour longtemps au firmament des grands noms de la pop, ou s’agit-il d’une autre étoile filante que l’impitoyable industrie musicale mettra de côté après en avoir tiré tout le jus?
Est-il un Bruno Mars ou un Iggy Azalea?
Une partie de la réponse se joue actuellement. Un nouvel album, American Heart, a été lancé le 20 juin, question de profiter au maximum du momentum de Beautiful Things.
Les critiques ont été sévères, très sévères même, mais le public répond présent. Les extraits Sorry I’m Here For Someone Else et Mystical Magical, même s’ils n’ont pas atteint le sommet, ont fait belle figure dans les palmarès. L’album s’est pour sa part hissé en seconde position du Billboard 200.
Benson Boone a toutes les raisons d’y croire.
- Benson Boone en concert sur les plaines d’Abraham, le 5 juillet, à 21h30, et au Centre Bell de Montréal, le 30 août.
Les suggestions du jour
Remi Wolf, 20h, plaines d’Abraham

Étoile montante de la pop, Remi Wolf était censée chanter sur les Plaines avant Halsey, en 2022, mais elle avait dû annuler sa visite. Apparemment, nous ne perdrions rien pour attendre. C’est la première partie à ne pas rater, nous disent depuis des semaines les gens du FEQ.
George Thorogood & The Destroyers, 21h15, place George-V

L’increvable rockeur américain est de retour au FEQ, neuf ans après un concert triomphal au parc de la Francophonie. Si l’envie d’entendre sa fameuse Bad to the Bone vous pogne, vous savez où aller. Satisfaction garantie.