Festival des grèves au Québec: moi j’connais une chanson pour écœurer les gens...


Marie-Eve Doyon
Vous souvenez-vous de la ritournelle insupportable que les enfants chantaient dans les autobus scolaires pour faire damner les chauffeurs?
Ensemble: «Moi j’connais une chanson pour écœurer les gens, moi j’connais une chanson pour écœurer les gens.» Encore, et à l’infini!
Le mince fil des moyens de pression
Le Réseau de transport de la Capitale (RTC) et la Société des traversiers sortent tout juste de deux grèves qui ont ciblé spécifiquement le Festival d’été de Québec. À Montréal, la fin de semaine de la F1 a été épargnée de justesse par la grève à la STM.
C’est que les syndicats ont choisi de faire payer les usagers pour leurs revendications au risque de se mettre la population à dos. Quand les syndicats choisissent les pires moments pour faire la grève, ce sont les usagers qui en font les frais.
La cause des employés n’avance pas vraiment et le capital de sympathie dont ils auraient besoin fond comme neige en canicule.
Comme la ritournelle, tout ce qu’ils accomplissent, c’est d’écœurer les gens.
La grève vous manque déjà? Rassurez-vous, la traverse Matane–Baie-Comeau–Godbout subira probablement un arrêt... pendant les vacances de la construction!
Ensemble: «Moi j’connais une chanson...»
Oui, mais il faut bien que ça fasse mal!
Les syndicats vous diront que pour que les moyens de pression soient efficaces, il faut que ça fasse mal.
Mais quand l’usager qui voit ses déplacements vers son emploi au salaire minimum devenir un enfer ou ses seules vacances de l’année tomber à l’eau, il a la mémoire longue.
À partir du moment où il s’est organisé, il y a fort à parier qu’il n’aura plus aucune pitié pour le pauvre syndiqué qui revendique 30% d’augmentation.
Quand la sympathie change de camp, ce que les usagers souhaitent c’est que l’employeur déclare un lock-out et refuse de céder.