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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Fermeture du restaurant Antidote: «C’était mon resto ou ma santé mentale»

Notre chroniqueur s’entretient avec une restauratrice « brûlée » soulagée de fermer son bistro emblématique

Élise Bellerose m’a reçu dans sa propre cuisine en train de cuire des dizaines de boulettes de burger pour pallier le four de son resto qui venait « encore » de briser…
Élise Bellerose m’a reçu dans sa propre cuisine en train de cuire des dizaines de boulettes de burger pour pallier le four de son resto qui venait « encore » de briser… Photo Louis-Philippe Messier
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2023-02-17T00:30:00Z
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À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine. 


Le restaurant de la rue Ontario Antidote Bouffe Végane a attristé sa clientèle en annonçant sa fermeture imminente, mais, pour la femme d’affaires derrière cette adresse, c’est une délivrance.

La future ex-restauratrice Élise Bellerose accueille la visite du Journal chez elle avec le sourire.

« Mon four vient encore de briser et je dois cuisiner les boulettes de burger chez moi... c’est ça, la restauration ! » s’exclame celle a fondé Antidote en 2014. Il fermera officiellement ses portes dimanche 19 février.

Ce qui était initialement une épicerie végétalienne s’est graduellement mué dans un restaurant qui, certains s’en souviendront, a été quelque temps la cible de casseurs anti-embourgeoisement. 

« Je dois avoir fait quelque chose de mal contre un four dans une vie antérieure parce que j’ai un mauvais karma de four depuis huit ans ! » ajoute celle qui anime aussi sa chaîne YouTube Mme Bellerose.

Bing ! Elle reçoit un texto. « Mon plongeur me chocke à la dernière minute. Qui va devoir le remplacer ? Moi, yé ! »

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Satanée pandémie

Victime à retardement de la pandémie, son restaurant a connu sa première belle année de rentabilité en 2019, avant le confinement et le changement d’habitude où les services de livraison à domicile grugent les profits.

Les affaires n’allaient plus depuis un moment, et elle a dû se réendetter pour survivre à la pandémie. 

Après une année 2022 morbide où elle a perdu une nièce et sa meilleure amie, l’humoriste Marie-Lise Chouinard, elle se dit brûlée.

« C’était mon resto ou ma santé mentale, et j’ai choisi ma santé. »

Les boulettes qu’elle façonne devant moi garniront ses burgers poire et sauce balsamique appelés Rock ta poire (« le tiers des ventes », selon une serveuse) et servis avec un couteau planté à la Excalibur au milieu du sandwich.

« Je révélerai mes recettes sur ma chaîne YouTube », jure celle qui a vainement essayé de vendre sa marque.

« Je vais vendre mon équipement à un autre restaurateur, mais Antidote, c’est fini. »

Sera-ce un autre resto végétarien ou une 79e pizzéria pour la promenade Ontario ?

« Je suis en discussion avec un acheteur, mais trop tôt pour révéler qui. »

Sérénité

Mme Bellerose et son mari aspirent à un long périple en camionnette dans le Sud.

« Vendredi dernier, je braillais... huit ans de ma vie en cendres ! Mais là, je suis en paix. Je ne m’en fais pas pour l’avenir parce que mon expérience avec Antidote m’a appris que je peux être bonne dans tout. » 

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