Fermeture d’Olymel à Vallée-Jonction: les travailleurs «n’avaient rien vu venir»

Jérémy Bernier
La fermeture de l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction a créé toute une onde de choc chez les travailleurs qui «n’avaient rien vu venir», vendredi matin, lorsqu’ils ont appris qu’ils perdront leur emploi dans les prochains mois.
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«On était des travailleurs essentiels durant la pandémie, ça a pris le bord en câlisse!», a pesté un travailleur visiblement contrarié après avoir appris la mauvaise nouvelle.
Dans une lettre distribuée à l’ensemble de ses travailleurs, le géant de la transformation de porc a annoncé à ses employés de Vallée-Jonction qu’il devait «procéder à une restructuration de ses activités pour retrouver la rentabilité».

Par conséquent, l’usine mettra fin aux opérations du quart de soir à compter du 15 septembre 2023. La fermeture complète se fera le 22 décembre suivant. Avec près de 1000 travailleurs, il s’agissait du plus important employeur de la municipalité qui compte quelque 1900 habitants.
«C’est une vraie claque dans la face ce matin, un méchant beau cadeau de Noël. Personne ne s’attendait à ce que ce soit nous qu’ils ferment», déplore avec un sanglot dans la voix Lucie Sirois, une employée de l’entreprise depuis 9 ans.

«Pas de bon sens»
Du côté du syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction affilié à la CSN, on n’en revient pas d’avoir été tenu dans le néant jusqu’à la dernière minute.
«Ça n’a pas de bon sens qu’on l’apprenne dans les médias que c’est nous qui allions fermer. C’était une surprise, c’est ça qui choque tout le monde», lance Martin Maurice, président du syndicat.

Plusieurs employés qui sentaient la soupe chaude dans les dernières semaines se rassuraient en se disant que trop d’entreprises dépendaient de cette usine dans plusieurs régions pour qu’elle ferme.
«On est comme la mère nourricière pour plusieurs secteurs d’activités, on avait de l’espoir. Mais ça n’a visiblement pas été suffisant», soupire Martin Bédard, un autre travailleur qui avait déjà commencé à se chercher un plan B, «au cas où».

Une usine productive
Le recrutement, la rétention de la main-d’œuvre, le vieillissement des infrastructures et les investissements de plusieurs millions de dollars nécessaires au maintien des opérations sont les raisons qui ont poussé la haute direction à mettre la clé sous la porte.
Le président du syndicat affirme pourtant qu’il s’agissait de l’usine la plus productive de l’organisation.

«On a les chiffres, on est les meilleurs. On est [l’usine] la plus rentable, on est la meilleure en santé et sécurité et on a travaillé à tout améliorer dans les dernières années. C’est bien ordinaire», souligne M. Maurice.
Près de 35 000 porcs sont abattus chaque semaine à l’usine d’Olymel de Vallée-Jonction.

«Ça va avoir un impact épouvantable dans la région», affirme-t-il.
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