Fermeture d’entrepôts: sous la menace, Amazon se dit «ouvert» à discuter avec Ottawa et Québec
Gabriel Côté
Quelques heures après la menace d’Ottawa de «revoir ses liens d’affaires» avec Amazon en raison de la décision de la multinationale de fermer sept entrepôts au Québec, le géant du commerce en ligne se dit «ouvert» à discuter avec le gouvernement.
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«Nous serons heureux de discuter de ce sujet plus avant avec le ministre [François-Philippe] Champagne et d’autres représentants du gouvernement au Québec et au Canada», a déclaré vendredi un porte-parole d’Amazon au Wall Street Journal, en anglais.
Amazon a toutefois réitéré que l’entreprise ne va pas reculer sur la fermeture de ses entrepôts au Québec, selon des sources qui ont confirmé la décision à TVA Nouvelles.
L’entreprise reste ouverte à parler avec les gouvernements sur leurs autres projets, comme les centres de stockage de données informatiques de Amazon Web Services (AWS).
La veille, le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada a prévenu le directeur général d’Amazon, Andy Jassy, que le gouvernement fédéral pourrait revoir ses liens d’affaires avec AWS.
Le Journal a calculé que les différents ministères et agences du gouvernement fédéral ont octroyé pour au moins 145 M$ en contrats à Amazon depuis 2020, la plupart pour des services infonuagiques et de TI. Le montant réel pourrait avoisiner les 200 M$.
Le ministre Champagne a salué cette nouvelle ouverture d’Amazon sur les réseaux sociaux vendredi après-midi, avec un court message:
«M. Jassy, discutons. Le Canada est un bel endroit pour faire des affaires», a-t-il écrit.
Quelques heures plus tôt, il avait qualifié l'exode d'inacceptable, à son arrivée au caucus vendredi matin.
Amazon a annoncé mercredi la fermeture de sept entrepôts au Québec au cours des deux prochains mois, une décision qui entraînera le licenciement de 1700 personnes et bien des dommages collatéraux. Québec a confirmé mercredi près de 1500 mises à pied supplémentaires chez des sous-traitants.
La multinationale s’est justifiée en disant vouloir retourner vers un modèle de livraison par des tierces parties, mais la CSN, qui représentait les travailleurs de l’entrepôt DXT4 à Laval soutient que ces fermetures sont des représailles antisyndicales, ce qu’Amazon nie.
À Québec, le cabinet de la ministère Fréchette a dit ne pas avoir eu d'échanges avec Amazon depuis mercredi, quand l'entreprise leur a expliqué sommairement sa décision.
- Avec la collaboration d'Alain Laforest