Fermeture de Medicago: la Chambre de commerce «rassurée» par les gouvernements

Stéphanie Martin
Positif pour l'avenir, le président de la Chambre de commerce de Québec souhaite le maintien de l’expertise des employés de Medicago dans la capitale et est «rassuré» par la volonté des gouvernements d’agir.
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Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ), Steeve Lavoie, a une pensée pour les employés et leur famille, vendredi, après l’annonce de la fermeture de Medicago. «Avec le froid qu’il fait ce matin, ce n’est rien pour réchauffer leur cœur», regrette-t-il.
Mais après le choc de la perte de ce fleuron, il a tenu à insister: «On a été rassurés ce matin. On a entendu le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, qui a de l’ouverture pour des projets d’investissement. On sent vraiment que le gouvernement semble prendre en charge le dossier. Il est déjà au travail. J’ai eu la chance de parler hier au ministre [fédéral] de la Santé, Jean-Yves Duclos. Ils sont déjà en discussion, le fédéral et le provincial ensemble. On sent qu’il y a réellement une volonté politique pour garder cette expertise et ces gens qualifiés à Québec. C’est rassurant.»
Il faut continuer à investir dans le domaine, plaide-t-il. Medicago a vécu des «circonstances exceptionnelles». «Ça ne représente pas l’effervescence qu’il y a dans le secteur des sciences de la vie, à Québec.»
Croissance
D’ailleurs, l’économie régionale continue de bien se porter, affirme M. Lavoie. Dans un récent sondage Léger mené pour le compte de la CCIQ, 60 % des entreprises disent être en croissance, contre 30% en stabilité et seulement 4% en décroissance, malgré l’inflation, souligne-t-il. «Ça va très bien à Québec, ça bouge. Il y a beaucoup de croissance et d’investissement. Il faut le traiter comme un cas quand même unique, ce qui s’est passé avec Medicago. Et on voit la réaction des gouvernements, on voit une prise en charge tout de suite. S’il y a des repreneurs, ils sont prêts à les accompagner parce qu’ils croient à ce secteur des sciences de la vie.»
Par ailleurs, ce coup dur est selon lui un argument de plus pour faire reconnaître officiellement le secteur est de Québec comme une zone d’innovation par le gouvernement provincial, une dénomination que la Ville de Québec souhaite depuis des années. «Pour nous, ça démontre encore plus l’importance que le gouvernement continue de se positionner par rapport à cette zone d’innovation, qui représente la santé durable, préventive et la volonté de préserver toute la science de la vie qu’on a à Québec.»
«Un cas isolé», selon Lehouillier
Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, abonde dans le même sens que le président de la CCIQ. Il rappelle que Québec et Lévis font partie d’une vaste zone économique et qu’il faut «se mobiliser ensemble».
Il déplore cette «grosse perte pour l’ensemble de notre région», car elle touche «les emplois à valeur ajoutée et toute la haute technologie». « On pense que c’est un cas isolé parce qu’on a des milieux de vie économiques ici dans la région, que ce soit à Québec ou à Lévis, qui sont très dynamiques et très performants. Notre économie est solide.»
– Avec la collaboration de Taïeb Moalla