Fenway Park, Yankee Stadium ou terrain du coin: même combat pour Édouard Julien
«Pour moi, je joue au baseball et c’est la même affaire. J’essaie de ne pas penser au fait que c’est une différente atmosphère.»


Benoît Rioux
BOSTON | La vue du Monstre vert n’effraie aucunement Édouard Julien. Au moment de rencontrer le jeune joueur de baseball québécois, directement sur la surface de jeu à Boston, le tableau indicateur affichait «Welcome to Fenway Park: America’s most beloved ballpark».
S’il est vrai que le stade des Red Sox est l’un des plus adorés en Amérique, il faudrait davantage que ce lieu mythique pour intimider Julien, qui est sur place cette semaine avec ses coéquipiers des Twins du Minnesota.
«Pour moi, je joue au baseball et c’est la même affaire, a tranché le Québécois de 23 ans. J’essaie de ne pas penser au fait que c’est une différente atmosphère.»

Son approche était semblable au Yankee Stadium, la semaine dernière. N’empêche, Julien n’entend pas moins la foule de Boston chantonner Sweet Caroline, de Neil Diamond, en huitième manche. Il voit aussi très bien ce pan de mur au champ gauche, surnommé le Monstre vert, tout comme cette légendaire «Pesky’s Pole» dans la droite.
«Il y a toujours une belle ambiance, c’est un stade rustique, mais qui demeure l’un des plus beaux de la ligue, a qualifié Julien. C’est bien de pouvoir jouer dans ce stade en début de carrière, mais en même temps, peu importe les stades où tu joues quand tu débutes dans les ligues majeures, c’est quelque chose de spécial quand même.»
Il faut dire que Julien, plus jeune, était déjà venu à quelques reprises au Fenway Park pour assister à des parties des Red Sox avec sa famille. Le Québécois avait par ailleurs eu l’occasion, il y a quelques années, de participer à un camp dans le fameux stade à l’aube d’un été passé dans la Cape Cod Baseball League.
Les lanceurs: «la même affaire»
S’il refuse de se laisser affecter par l’ambiance des plus grands stades du baseball majeur, Julien montre également une certaine audace au moment de commenter la qualité des lanceurs auxquels il fait face depuis ses débuts dans les grandes ligues. Même Gerrit Cole, des Yankees de New York, ne l’a pas impressionné outre mesure, malgré le fait qu’il ait été victime de deux retraits sur des prises contre lui.
«C’est la même affaire, a estimé le Québécois. J’ai déjà affronté des lanceurs qui ressemblaient à Gerrit Cole.»

Malgré une moyenne au bâton de ,111 (avant le match de mercredi soir), Julien garde donc le cap et demeure confiant.
«Je ne mets jamais trop d’emphase sur ce qui est arrivé dans le passé, que ce soit bon ou mauvais, a indiqué Julien. Je ne m’en fais pas avec ce que je vis chaque jour. Chaque journée, c’est une nouvelle partie et chaque apparition au bâton est une nouvelle opportunité.»
Plus difficile contre les gauchers?
Parmi les situations qui pourraient préoccuper le Québécois, Julien a été utilisé au huitième rang de la formation offensive (ou laissé de côté, comme mardi soir) lorsque le partant adverse est gaucher. On l’a par ailleurs vu au premier échelon chez les Twins contre des lanceurs droitiers.
«C’est sûr qu’auparavant, c’était plus difficile pour moi contre les lanceurs gauchers, mais une fois que tu les as vus une fois, ça revient au même, a dit Julien. C’est plus une affaire de statistiques avancées.»
Avant mercredi soir, le Québécois, un frappeur gaucher, avait obtenu deux coups sûrs, dont son circuit au Yankee Stadium, en 15 présences officielles au bâton contre les droitiers. N’ayant obtenu que très peu d’opportunités, il demeurait à la recherche d’un premier coup sûr contre «une patte gauche» (0 en 3).
- Si la chanson Sweet Caroline, en huitième manche, demeure un grand classique au Fenway Park, la trame sonore du match contient aussi, en fin de partie, l’entraînante I’m Shipping Up to Boston du groupe Dropkick Murphys.
- Ne faisant pas partie de la formation partante des Twins mardi soir contre le partant gaucher Chris Sale, Julien a été employé comme frappeur suppléant face au releveur droitier Josh Winckowski, en septième manche. Il a alors été retiré sur trois prises. Les Red Sox l’ont par ailleurs emporté 5 à 4 au terme d’une 10e manche.