Femme irano-québécoise: effrayée de s’afficher sans voile même au Québec

Louis-Antoine Lemire
Même si elle pouvait enlever son voile en public lors de son arrivée au Québec en 2017, l’actrice irano-québécoise Baharan Baniahmadi a mis des années avant d’afficher une photo d’elle sans voile dans la Belle Province, elle qui avait peur des représailles que cela pouvait engendrer auprès de sa famille, qui demeure toujours dans son pays natal.
En entrevue vendredi à QUB radio, Mme Baniahmadi a avoué qu’elle craignait que des gens du gouvernement iranien basés au Canada envoient des photos d’elle lors d’une manifestation.
«Vous pouvez imaginer comment j’étais traumatisée et à quel point j’avais peur. Je voulais revoir ma famille et travailler de nouveau en Iran. Si une photo de moi sans voile avait été dévoilée, ma famille aurait pu être en danger», a-t-elle raconté au micro de Richard Martineau.
L’artiste multidisciplinaire mentionne qu’elle n’avait pas de liberté d’expression dans son pays et que les limitations étaient nombreuses. Pour ces raisons, elle a décidé de quitter son patelin il y a un peu plus de quatre ans, et ce, même si elle avait une carrière établie.
«J’étais tannée de prétendre être quelqu’un d’autre. Si tu portes quelque chose qui n’est pas ton choix, cela veut dire que tu prétends être quelqu’un d’autre, et je ne voulais pas ça», a-t-elle soutenu.
Baharan Baniahmadi ne peut répondre avec certitude quant à savoir si le régime iranien finira par tomber.
«C’est un gouvernement criminel qui va même tuer les enfants. Les gens vont continuer de protester, d’aller dans la rue. Déjà, nous avons gagné et changé beaucoup de choses. Même les hommes vont supporter les femmes iraniennes», a-t-elle conclu.