Féminicide à Valleyfield: l’accusé aurait poignardé sa conjointe 119 fois
Le procès pour meurtre d’un livreur de pizza qui consommait de la cocaïne s’est ouvert devant jury


Erika Aubin
Un livreur de pizza de Salaberry-de-Valleyfield qui avait un problème de consommation de cocaïne aurait tué sa femme de 119 coups de couteau dans leur résidence avant de se rendre lui-même à la police, en novembre 2019.
«Linda Lalonde était assise à la table, dos à son mari. Il lui a dit de fermer les yeux, qu’il avait une surprise pour elle. Il a pris un couteau dans la cuisine – le plus gros couteau – et lui a donné un premier coup dans le dos. L’autopsie révèle 119 plaies faites avec un objet piquant et tranchant», a résumé la procureure de la Couronne Me Hélène Langis dans son exposé introductif.
Le procès de Stéphane Massé devant jury s’est ouvert ce matin au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield. L’homme de 41 ans est accusé du meurtre non prémédité de sa femme Linda Lalonde, 48 ans, dans leur résidence de la rue Verner.

En après-midi le 16 novembre 2019, Massé s’est rendu dans un poste de police, à Montréal: «Il m’a dit: “J’ai tué ma femme et je viens me livrer à la police”, s’est souvenu Charles Metcalfe, le patrouilleur à l’accueil qui lui a rapidement passé les menottes. J’ai eu un petit deux minutes comme on peut dire.»
- Écoutez l'entrevue avec Annick Brazeau, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, sur QUB radio:
Des aveux
Puis, lors d’un interrogatoire filmé, il aurait tout avoué en détail, a fait savoir Me Langis au jury, qui aura l’occasion de le visionner pendant le procès.
«Vous allez apprendre de la bouche de Stéphane Massé lui-même ce qui s’est passé dans les heures avant et après le meurtre», a précisé la procureure de la Couronne, qui fait équipe avec Me Lili Prévost-Gravel.
Le corps inanimé de Mme Lalonde avait été retrouvé au sol dans la salle à manger. Il y avait notamment dans la maison des flaques et des traces de sang, un couteau souillé de sang dans la salle de bain, des électroménagers déplacés «probablement après une lutte» et une étagère tombée, a décrit Patrick Gaucher, technicien en scène de crime de la Sûreté du Québec.

Avant d’être accusé du meurtre de sa conjointe des 12 dernières années, Massé n’aurait jamais été violent envers elle, selon la fille de la victime, Stéphanie Lalonde-Langlois.
«Ils ont toujours été des lovers [amoureux]. Ils s’aimaient, se minouchaient, se donnaient des bisous. Il a toujours été aux petits soins avec elle. Il l’appelait sa princesse», a-t-elle décrit au jury composé de 8 femmes et 4 hommes.
Ultimatum
Le couple battait toutefois de l’aile depuis quelques semaines quand la mère de famille aurait fait un ultimatum à son mari en lien avec sa consommation de cocaïne: «C’était elle ou la coke», a résumé Me Langis.
Ce dernier consommait surtout lorsqu’il travaillait comme livreur dans une pizzéria du coin, selon la théorie de la poursuite. Le soir du meurtre, Massé était d’ailleurs en plein quart de travail, mais il serait retourné chez lui pendant une vingtaine de minutes aux alentours de minuit.
L'accusé est représenté par Mes Martin Latour et Emmanuelle Rheault.
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