Féminicide à Sainte-Julienne: le coroner recommande de revoir la formation des policiers
Agence QMI
Il faut revoir la formation des policiers lorsqu’ils interviennent dans des situations de violence conjugale, conclut un rapport du coroner publié jeudi concernant un féminicide survenu en 2023 à Sainte-Julienne, dans Lanaudière.
La veille du meurtre, des policiers s’étaient rendus sur les lieux, mais ils n’avaient pas su prévenir le drame.
«Les policiers qui sont intervenus le 26 mars 2023 au domicile d’une proche de M. Archambault n’ont pas été en mesure de considérer les facteurs de risque présents afin de mieux évaluer la dangerosité de la situation et édicter des conditions plus contraignantes pour assurer un filet de sécurité à Mme Barriault», peut-on lire dans le document.
Patrick Archambault, qui avait à ce moment l’interdiction formelle d’être en présence de Josée Barriault, a tout de même pu l’approcher, jusqu’à commettre l’irréparable. Le rapport décrit un contexte de contrôle exercé par M. Archambault sur sa conjointe en plus d’antécédents en matière de violence conjugale.

Les signaux d’alarme étaient pourtant nombreux et visibles dès les premiers mois de la relation, qui s’est amorcée en novembre 2022 et terminée de façon tragique peu de temps après. Une des filles de la victime en témoigne avec douleur.
«Je me suis sentie anéantie de savoir que j’ai tellement demandé d’aide, ma sœur a tellement demandé d’aide. Combien de fois on s’est déplacées à Sainte-Julienne pour parler aux policiers, pour faire nos dépositions? C’est arrivé quand même», s’attriste Cloé Barriault en entrevue à TVA Nouvelles.

Le rapport du coroner contient 12 recommandations. L’une d’entre elles s’adresse directement au ministère de la Sécurité publique: il y est demandé de mettre à jour les pratiques policières en matière de violence conjugale.
On y insiste aussi sur la nécessité d’une formation continue à l’École nationale de police du Québec, axée sur la reconnaissance de la violence conjugale et du contrôle coercitif.