Féminicide à L’Épiphanie: «fragilisé» par un déménagement en résidence pour aînés, il tue sa femme
L’enquête du coroner vient d’être rendue publique


Laurent Lavoie
Un homme de 82 ans qui a assassiné sa conjointe malade avant de s’enlever la vie dans Lanaudière, l’an dernier, était «fragilisé» par un imminent déménagement dans une résidence pour personnes âgées, révèle l’enquête du coroner.
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Lorraine Marsolais, 80 ans, et Jean-Guy Forest ont tous deux été retrouvés morts dans leur chambre à coucher, à L’Épiphanie, le 12 février 2024.
Il ne leur restait que quelques semaines à passer dans la résidence intergénérationnelle de la rue Onulphe-Peltier, où ils habitaient avec d’autres membres de la famille.

Il était prévu que le 1er mars, le couple s’installe dans une résidence privée pour aînés.
À l’époque, l’état de Lorraine Marsolais se dégradait progressivement, surtout depuis un an.
«Elle souffre notamment de fibrose pulmonaire et, bien qu’elle n’ait pas reçu de diagnostic précis à cet effet, ses proches suspectent qu’elle ait commencé à démontrer des signes de trouble neurocognitif», détaille le coroner Me Marc Boudreau dans ses rapports rendus publics cette semaine.
Anxiété importante
Dans les documents, il est révélé qu’en raison de la situation du couple, les relations familiales se sont envenimées à l’automne 2023.
«[Il] devient de plus en plus évident pour les membres de la famille que M. Forest et sa conjointe doivent emménager dans une ressource mieux adaptée à leurs besoins», écrit Me Boudreau.

La maison du couple a ainsi été mise en vente à l’hiver et un bail a été signé pour une résidence privée.
Une «insatisfaction» et une «anxiété importante» sont alors devenues palpables chez Jean-Guy Forest.

Forest et Lorraine Marsolais ont été vus en vie une dernière fois le soir du 11 février 2024.
Le lendemain, leur petite-fille a constaté qu’ils n’étaient toujours pas levés. Le petit déjeuner était pourtant servi. Le véhicule du couple demeurait stationné dans l’entrée. Pas de réponse à leur porte, qui était barrée.
Inquiète, elle a fait appel à son père, qui était déjà parti travailler. À son arrivée, du mobilier bloquait la porte de la chambre à coucher, mais il est parvenu à entrer, faisant la macabre découverte.
Une lettre et des vidéos
En plus de ses «plaies de défense aux mains», Lorraine Marsolais avait la gorge tranchée. Jean-Guy Forest s’était enlevé la vie avec une arme à feu.
L’octogénaire avait laissé une lettre d’adieu expliquant pourquoi il avait commis l’irréparable.

L’enquête policière a aussi permis de trouver sur le cellulaire de Forest des enregistrements vidéo tournés la veille et le matin du drame.
«Selon les circonstances du décès de M. Forest, il appert que les événements survenus dans les derniers mois de sa vie l’ont fragilisé au point où il a choisi de mettre fin à ses jours ainsi qu’à ceux de sa conjointe», mentionne le coroner Boudreau.