Félix Auger-Aliassime récompensera l’excellence scolaire de la jeunesse togolaise


Richard Boutin
À l’occasion du renouvellement de son partenariat avec BNP Paribas, qui vient en aide à la jeunesse du Togo, Félix Auger-Aliassime a ajouté un nouveau volet pour récompenser l’excellence scolaire.
La nouvelle entente de trois ans prévoit toujours que FAA donne 5$ pour chaque point gagné et que BNP Paribas en ajoute 15$. Trois options s’offraient à la 19e raquette mondiale.
«On pouvait continuer de la même façon, modifier le programme ou arrêter, a-t-il expliqué. On a changé l’angle et nous offrirons des bourses d’études complètes pour les jeunes qui proviennent de villages éloignés, qui sont brillants à l’école et dont les familles n’ont pas les ressources financières pour leur permettre d’aller à l’université. On veut récompenser l’excellence et les efforts.»
Le programme accueillera ses premiers élèves à compter de septembre à Lomé, la capitale de ce petit pays de l’Ouest africain. «L’objectif ultime est que les jeunes demeurent au Togo après avoir complété leurs études de haut niveau, a-t-il raconté. On souhaite que les cerveaux togolais demeurent au pays et qu’il y ait moins d’exils.»
C’est l’ONG locale Les Salésiens coopérateurs de Don Bosco qui fera la sélection des boursiers et la Fondation Roi Baudoin récoltera les sommes amassées. «Il y a les notes qui seront prises en considération, la situation familiale et la provenance des candidats. On pense offrir une cinquantaine de bourses pour la première année.»
Une implication qui fait du chemin
Lors de sa dernière visite dans le pays natal de son père, en décembre dernier, Auger-Aliassime a pu réaliser de près les bienfaits de son implication pour réduire le décrochage scolaire.
«À 17-18 ans, certains jeunes partent à l’aventure, a-t-il raconté. Ça signifie qu’ils ont zéro espoir au Togo. Ils quittent pour le Nigéria sans plan et ça peut mal tourner. J’ai rencontré une jeune fille de 18 ans qui a fait ses études comme couturière par le biais de notre implication. On a fait une cérémonie officielle de remise de matériel. Elle deviendra indépendante et subviendra à ses besoins.»
Auger-Aliassime a aussi visité un orphelinat où son père, Sam, s’est impliqué personnellement pour aider les jeunes. «J’ai vu une grande différence. Il y a entre 20 et 30 enfants qui peuvent maintenant compter sur une bibliothèque et ont accès à internet.»
De retour à Munich
À Munich, où il se prépare pour le BMW Open, Auger-Aliassime affrontera l’Argentin Mariano Navone (70e) à son premier match, mardi. Troisième tête de série, FAA a opté pour l’Allemagne pour une deuxième année de suite au lieu du tournoi de Barcelone, qui se déroule au même moment.
Écarté dès son premier match à Monte-Carlo, lundi dernier, Auger-Aliassime s’entraîne depuis en Allemagne. «Il y a du positif à l’entraînement et je tente de m’améliorer à tous les jours. Je suis content de ma progression. Les favoris à Barcelone sont mieux classés qu’à Munich, mais ça ne sera pas un tournoi facile à gagner.»
Première tête de série et favori local, l’Allemand Alexander Zverev tentera de remporter un troisième titre à Munich après ses sacres de 2017 et de 2018.
«Une opportunité et non une défense»
Finaliste en 2024, où il s’était incliné en trois sets devant le Russe Andrey Rublev, Auger-Aliassime sera par la suite en action à Madrid pour son deuxième Masters 1000 de l’année après celui de Monte-Carlo. Les précieux points gagnés l’an dernier seront à l’enjeu.
«Chaque semaine, il y a une opportunité de gagner un trophée et non pas la défense de quelque chose. Ça ne sera pas différent à Madrid. Je vais vivre avec le résultat. Penser défendre tes points, c’est une erreur que tu fais à 18 ou 19 ans.»
La saison sur terre battue se conclura à Roland-Garros, où il a remporté le bronze en double mixte lors des Jeux olympiques de Paris, l’été dernier. «Depuis la première fois chez les juniors, j’ai toujours vécu de belles émotions à Paris même si je ne gagnais pas toujours. J’espère en vivre d’autres.»