Publicité

Faux taxis à Montréal: la déréglementation de l’industrie «a ouvert la porte à ce genre d’abus»

Partager

Agence QMI

2025-03-25T17:31:28Z
Partager

La prolifération des faux taxis à Montréal qui ciblent des clients de bars et employés tard le soir, révélée mardi dans un article du Journal de Montréal, est «très dérangeante» et pourrait être une des conséquences de la déréglementation de l'industrie entamée il y a quelques années, selon le patron de Taxelco.

• À lire aussi: Faux taxis à la sortie des bars: voici comment reconnaître un taxi accrédité

• À lire aussi: Les faux taxis guettent les clientes à la sortie des bars

«On a commencé à entendre des histoires [de plusieurs de] nos collègues, de voisins de bar et de nos clients, comme quoi à la sortie des bars, quand ils prenaient un taxi [...] ils se seraient retrouvés dans des situations assez hasardeuses. On parle de harcèlement, de chauffeurs qui s'en vont dans des directions n'importe [...] [et ] qui finalement ne travaillait pas pour aucune compagnie. Ils n'étaient pas licenciés», a raconté Édouard Lefrançois, gérant du bar Le Quai des Brumes, au micro d’Isabelle Maréchal, mardi.

Sur les ondes de QUB radio diffusé aussi au 99,5 FM Montréal, il a confié que ce type de situation était arrivé plusieurs fois au cours des derniers mois.

«Mettre quelqu'un dans un taxi, ça a toujours été synonyme de sécurité. L'expression ‘’je l'ai mise dans un taxi’’, ça nous donne l'image que tout est bien. Mais là, ce qu'on se rend compte, c'est que peut-être on est en train de mettre des clients dans des positions encore plus dangereuses», a déploré le tenancier.

Publicité

Il appelle les Montréalais qui sortent le soir à la vigilance et à la prudence et souligne que «la meilleure façon [d’y échapper] est de commander [un taxi] avec une compagnie où on peut avoir le trajet, ou encore avec un Uber».

• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

La faute à la déréglementation?

De son côté, le patron de Taxelco, le plus grand répartiteur de taxis au Québec, déplore que cela «fait plusieurs années maintenant que des démarches [sont faites] dans le but de venir resserrer la réglementation par rapport à l'industrie du taxi», justement pour en venir à bout de ces faux chauffeurs de taxi.

«C'est sûr que c'est très dérangeant d'entendre ça», a déclaré Frédéric Prégent en entrevue, précisant qu’en plus du harcèlement que les clients peuvent subir, il y a aussi des risques de fraude financière.

«C'est tellement facile de s'improviser comme un chauffeur de taxi et ça vient discriminer tous les autres chauffeurs.»

«Traditionnellement, avant, les dômes de taxi étaient relativement contrôlés au Québec par la réglementation. À Montréal, vous ne deviez pas avoir un taxi qui avait un dôme qui s'achetait sur Internet», explique-t-il.

M. Prégent estime que c’est la déréglementation de l’industrie du taxi, par le gouvernement provincial en 2019, qui a «[ouvert] la porte à tout ce genre d'abus».

«La déréglementation est arrivée principalement dans le but d'ouvrir le marché et de moderniser l'offre, de permettre à des joueurs comme Uber et Téo Taxi de venir compléter l'offre et d'améliorer la qualité de service. Il devait y avoir une revue de la réglementation. Après cinq ans, ce n'est toujours pas arrivé.»

Écoutez l’entrevue complète ci-dessus.

Publicité
Publicité