Faux combat pour les souverainistes
Denise Bombardier
Incapables de réussir à convaincre les Québécois du bien-fondé de la souveraineté, voilà que des souverainistes se réunissent maintenant dans une coalition pour l’abolition de la monarchie au Québec.
N’est-ce pas décourageant de voir appeler à une mobilisation de cette nature, qui témoigne plutôt de l’incapacité de réunir une majorité de Québécois à reprendre le seul vrai combat pour contrer notre disparition collective, à savoir l’indépendance du Québec?
Oui, bien sûr, constater avec lucidité la réalité politique nous fait mal. Cela nous renvoie à notre impuissance, à notre peur séculaire de prendre des risques collectivement. Et de trouver aussi la personne qui aujourd’hui peut être la dépositaire de nos rêves et de nos espoirs.
La Coalition Avenir Québec, redéfinie par François Legault, ex-ministre péquiste et souverainiste déçu à la suite des défaites référendaires, s’égare dans des impasses. Et cela prouve, hélas, que le pragmatisme politique du premier ministre arrive à son terme.
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Arrogance
Les demandes à Ottawa formulées par le gouvernement Legault en matière de pouvoirs qui sont censés être réservés aux provinces butent constamment sur un niet catégorique aussi arrogant que triomphant de la part du premier ministre du Canada.
Une république du Québec à l’intérieur du Canada relève du délire politique. Le Canada anglais, dont une partie importante des citoyens affirme vouloir prendre ses distances avec la monarchie britannique et du roi Charles III, se laisse avant tout bercer par le projet qui tient à cœur à Justin Trudeau d’un Canada à 100 millions d’habitants en 2100 grâce à sa politique d’immigration massive.
Ce nouveau Canada sera le paradis de la centralisation absolue. Un pays postnational, diversifié à l’extrême et habité par des individus qui décident eux-mêmes leur identité. Un pays déraciné à vrai dire.
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Ce Canada surpeuplé sera méconnaissable compte tenu des contraintes sévères de sa géographie et de son climat parce qu’inhabitable dans sa partie nordique.
Un Canada où les Québécois, devenus ultra-minoritaires, auront oublié leur langue française et la mémoire de ce que leurs ancêtres ont construit : un pays francophone.
