Fasciné par les armes: une enseignante agressée à l’arme blanche par un élève de 14 ans en France

AFP
Une enseignante a été agressée au couteau mercredi dans un collège de l'est de la France par un de ses élèves de 14 ans qui se trouve entre la vie et la mort après s'être lui-même poignardé dans le cou au moment de son arrestation.
Cet adolescent «de presque 15 ans», fasciné par les armes et le nazisme, «a été opéré» «et ses jours sont en danger», a indiqué la procureure de la République de Strasbourg (est), Clarisse Taron, lors d'une conférence de presse.
La victime, une professeure de musique, sexagénaire, a été blessée au visage. Hors de danger, elle demeure hospitalisée, notamment «pour assurer son suivi psychologique», a poursuivi la magistrate.

L'adolescent, sans antécédents judiciaires et qui n'était pas signalé comme un élève violent, l'a agressée vers 8h00, alors qu'elle entrait avec une autre classe en salle de cours au collège de Benfeld, commune au sud de Strasbourg, près de la frontière avec l'Allemagne.

Il a vite pris la fuite, sans s'en prendre à d'autres personnes.
Les raisons de son acte ne sont pas connues. Le parquet national antiterroriste «procède à une évaluation de la situation», sans être saisi à ce stade, selon la procureure.
Ce drame survient alors que plusieurs agressions à l'arme blanche ont eu lieu récemment dans des établissements scolaires en France. Depuis plusieurs mois, la police mène des fouilles aléatoires de sacs devant les collèges ou lycées. C'est lors de l'une d'elles qu'un adolescent de 14 ans a tué une surveillante en juin dans le nord-est du pays.

Selon un rapport remis fin août au gouvernement, on constate que depuis 2016 «20% des mis en cause porteurs d'une arme sont des mineurs, avec 3.000 jeunes par an» interpellés en possession d'une arme blanche. Pour lutter contre ce fléau, l'ancien Premier ministre François Bayrou avait demandé la mise en place d'un «protocole» de détection des problèmes de santé mentale dans les établissements scolaires à partir de cette rentrée, sans débloquer toutefois de nouveaux moyens.

L'adolescent, en situation de handicap, avait été placé alors qu'il était encore bébé. Il avait été victime de violences de la part d'une famille d'accueil qui a été condamnée en 2024, a précisé la procureure.
Venue sur place, la ministre démissionnaire de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, a précisé qu'il avait «écopé d'une sanction disciplinaire avec une exclusion temporaire» du fait de sa «fascination vis-à-vis d'Hitler, vis-à-vis aussi des armes».

«En début de semaine, il a de nouveau dessiné des symboles 'SS' sur un cahier et une procédure disciplinaire était prévue», a-t-elle ajouté.
Le mineur, en classe de 3e, était «très suivi par l'équipe éducative de l'établissement» et «en fragilité scolaire», a précisé à l'AFP un porte-parole du rectorat.
Une cellule d'urgence a été activée pour accompagner les collégiens et les personnels. Les cours doivent reprendre jeudi, selon la ministre.