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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Famille d'Adstock décimée: le camionneur et son étudiant impliqués dans le drame n’ont toujours pas repris le volant

Photo AGENCE QMI, MARCEL TREMBLAY
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Photo portrait de Jérémy Bernier

Jérémy Bernier

2023-09-19T18:02:25Z
2023-09-19T18:43:22Z
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Durement affectés par le drame, l’enseignant et l’un des étudiants du Centre de formation de transport de Charlesbourg (CFTC) qui étaient aux commandes du poids lourd impliqué dans la tragédie qui a décimé une famille d'Adstock n’ont toujours pas repris le volant.

• À lire aussi: Famille décimée à Adstock: il s’agissait d’un geste volontaire d’après le coroner

C’est du moins ce que rapporte la présidente de SSPT (Syndrome du stress post-traumatique) Camionneurs, Kareen Lapointe.

« Ils vont s’en souvenir toute leur vie du regard de la personne qui s’est jetée sur eux. C’est ce qu’on entend souvent chez les camionneurs impliqués dans ce genre d’affaires », souligne-t-elle. 

C’est son organisme qui est intervenu auprès des élèves et de l’enseignant du CFTC tout juste après l’accident. « Ce genre d’événement est très difficile à gérer. Un suicide par camion, c’est le cauchemar des camionneurs », explique Mme Lapointe.  

Kareen Lapointe, fondatrice et directrice générale de SSPT Camionneurs
Kareen Lapointe, fondatrice et directrice générale de SSPT Camionneurs Photo fournie par Kareen Lapointe
Des tragédies fréquentes

Les individus dépressifs qui utilisent les camionneurs comme « outil de suicide » sont beaucoup plus nombreux qu’on le pense.  

Bien que l’organisme n’ait pas de chiffres officiels à fournir, il estime que des situations similaires se produisent une à deux fois chaque semaine au Québec. 

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C’est la raison pour laquelle Mme Lapointe a mis sur pieds SSPT Camionneurs, il y a quelques années, lorsque son ex-conjoint a été impliqué dans un événement du genre. Ce dernier est devenu invalide en raison du stress post-traumatique sévère qu’il a vécu et du peu de ressources disponibles à l’époque. 

« On s’est rendu compte qu’il y avait une demande énorme. Certains camionneurs ont tout perdu. On s’est fait compter tellement d’histoires d’horreur... », raconte Mme Lapointe. 

Photo AGENCE QMI, MARCEL TREMBLAY
Photo AGENCE QMI, MARCEL TREMBLAY

Une formation à revoir

Selon elle, la formation des camionneurs devrait être revue pour les préparer à ce genre d’éventualité qui est devenue un véritable fléau dans la profession. 

« On travaille fort pour intégrer de la prévention à ce niveau-là dans les cours que doivent suivre les camionneurs. Ça leur donnerait tous les outils nécessaires pour s’y préparer », croit-elle.

« D’ici là, je souhaite bonne chance à ces chauffeurs qui ont vraiment vécu le pire qui pouvait leur arriver dans ce métier-là », conclut-elle. 

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