Espoirs de la LHJMQ: faire des sacrifices pour être au sommet

Dave Lévesque
Joshua Roy a dix matchs derrière la cravate dans la LNH et la saison dernière, il évoluait dans la LHJMQ, il est donc bien placé pour comprendre ce que les jeunes espoirs ont vécu mercredi.
• À lire aussi: Vivre avec la pression du premier choix: le Canadien reçoit les meilleurs espoirs de la LHJMQ
«On dirait que c’était comme si c’était hier que c’était à mon tour d’être au Centre Bell en tant qu’espoir. C’était une journée incroyable. Ils doivent profiter de leurs années juniors, ce sont de belles années et celle du repêchage est importante et plus stressante.»
Il avait un conseil pour Tomas Lavoie, premier choix de la LHJMQ en 2022.
«Il y a beaucoup plus d’attentes et de pression, il faut juste rester concentré sur le jeu parce que ce n’est qu’un chiffre. Je l’ai vécu dans la LNH, j’ai été sélectionné en cinquième ronde. J’ai travaillé fort et je n’ai pas pris ça en considération. Je suis arrivé au camp comme tous les joueurs et j’ai prouvé ce que j’étais capable de faire.»
Et en une demi-saison, il est passé du Rocket de Laval, dans la Ligue américaine, à la LNH avec le Canadien.
Pas facile
On oublie parfois que ces jeunes sont encore des adolescents. Prenons l’exemple de Tomas Lavoie, parti de Repentigny pour le Cap-Breton. Aussi bien dire qu’il changeait de pays d’une certaine façon.
«J’ai tout le temps été un gars responsable et à mes affaires, ç’a été plus dur d’être loin de mes parents, de ne pas pouvoir les voir plutôt que de leur parler par FaceTime. Les deux ou trois premiers mois ont été difficiles.
«J’ai été chanceux, ma famille de pension parle un peu français, j’ai eu de l’aide avec ça et ils me font sentir comme un membre de la famille.»
Il ne cache quand même pas que la séparation a été difficile quand ses parents ont repris la route pour rentrer à Repentigny après être allés le porter à Sydney. Mais heureusement, ses parents le suivent de près.
«Ç’a été dur de voir ma mère partir quand elle m’a laissé au Cap-Breton et ç’a dû être dur pour elle pour faire les 14 heures de route toute seule. Mes parents n’ont pas manqué un match au Québec à part à Baie-Comeau et en Abitibi.»
Spencer Gill a vécu la même chose quand il a quitté Riverview, une banlieue à prédominance anglophone de Moncton, pour s’installer à Rimouski, une ville 100% francophone.
«J’avais un peu appris le français à l’école, mais ma famille de pension ne parle pas anglais alors tout se passe en français à la maison», dit-il dans une entrevue qui se déroule entièrement en français selon son désir.

Bon contexte
Pour Raoul Boilard, l’adaptation a sans doute été plus facile puisqu’il avait déjà vécu une expatriation en Colombie-Britannique avec son frère Jules l’an passé.
Et quand s’il a pris le chemin de Baie-Comeau, c’est parce que le Sherbrookois allait rejoindre un autre visage bien connu de la planète hockey de la ville de l’Estrie, Jean-François Grégoire.
«Je fréquente son école de hockey depuis que j’ai 7 ou 8 ans. C’est un peu lui et son père [Jacques] qui m’ont montré à jouer au hockey. Si je suis le joueur que je suis, c’est un peu à cause d’eux.
«C’est super le fun d’avoir un coach qui sait à quoi s’attendre de toi et c’est la même chose pour moi envers lui.»