Faillite de Northvolt en Suède: «Les investisseurs n'y voyaient pas un avantage»

Claudie Arseneault
Le chef de bureau pour Bloomberg à Montréal, Mathieu Dion, a avoué ne pas avoir été surpris par l’annonce de la faillite en Suède du fabricant de batteries de véhicules électriques Northvolt, dans le contexte très difficile pour l'industrie de la batterie.
Le fabricant de batteries Northvolt a déclaré faillite en Suède mercredi matin, une entreprise dans laquelle le gouvernement québécois a investi près de 270 millions $.
Mathieu Dion de Bloomberg s’est dit peu surpris de ce dénouement. «Ça s'alignait pas mal vers là, parce qu’on réalisait dans le processus du chapitre 11 aux États-Unis qu’il n’avait pas d'intérêt de la part d'investisseurs pour donner de l'argent à Northvolt», a-t-il mentionné en entrevue à l'émission Le 20h30, mercredi.
Le siège social de la maison-mère en Suède cherchait jusqu'à un 2 milliards de dollars auprès d’investisseurs pour les deux prochaines années pour poursuivre ses activités.
M. Dion l’explique par le contexte qui est très difficile pour l’industrie de la batterie.
«La situation mondiale de la batterie pour véhicules électriques, ce n’est pas aussi important qu'attendu. L'offre est beaucoup trop grande par rapport à la demande anticipée», a-t-il avancé. «Les investisseurs n'y voyaient pas un avantage.»
Terrain du projet au Québec
Le chef de bureau pour Bloomberg à Montréal ne prévoit pas de sitôt une reprise du projet de Northvolt sur le terrain à McMasterville dans la situation économique actuelle.
«Je vois difficilement comment un joueur pourrait investir au Québec prochainement», a lancé Mathieu Dion. «Alors que quand ça allait bien on a essayé de tirer d'autres joueurs dans la province donc la situation va être très difficile.»
Il note une décroissance dans l'industrie des batteries et les tarifs à l'exportation qui pourraient s'élever jusqu'à 25%.