Facilitation d’une activité terroriste: les coaccusés demeurent détenus


Dominique Lelièvre
Les trois jeunes hommes accusés d’avoir facilité une activité terroriste dans la région de Québec n’ont pu recouvrer leur liberté, mercredi.
Marc-Aurèle Chabot, Raphaël Lagacé et Simon Angers-Audet devront rester en détention pendant la suite des procédures judiciaires, a tranché le juge René de la Sablonnière.
Les coaccusés n’ont affiché aucune expression en apprenant qu’ils resteraient derrière les barreaux, après la lecture de la décision, qui a pris plus d’une heure.
Des proches dans la salle d’audience ont eu du mal à retenir leurs larmes. Plusieurs mois pourraient s’écouler avant la tenue d’un procès.

Ordonnance
L’enquête sur la remise en liberté des trois individus s’est tenue durant trois jours à la fin juillet.
À la demande des parties, l’ensemble de la preuve et des témoignages qui ont été entendus est cependant frappé d’une ordonnance de non-publication pour ne pas contaminer un éventuel jury.
La Couronne fédérale s’opposait à la remise en liberté des accusés, entre autres pour ne pas miner la confiance du public envers l’administration de la justice, a expliqué le procureur Me Gabriel Lapierre, à la sortie de l’audience.

Chabot et Angers-Audet, tous les deux âgés de 24 ans, et Lagacé, 25 ans, risquent jusqu’à 14 ans d’emprisonnement s’ils sont déclarés coupables d’avoir facilité une activité terroriste.
Ils sont aussi visés par plusieurs autres chefs d’accusation se rapportant notamment à l’entreposage d’armes à feu et à la possession de dispositifs prohibés.
L’arrestation des prévenus, qui sont tous liés de près ou de loin aux Forces armées canadiennes ou encore au monde militaire, a été rendue publique par la Gendarmerie royale du Canada, le 8 juillet. Ils sont détenus depuis.

«Extrémisme»
Dans son communiqué de presse, la police fédérale les soupçonnait d’avoir tenté de «créer une milice antigouvernementale» et qualifiait leurs activités présumées d’«extrémisme violent à caractère idéologique».
Les faits reprochés se seraient déroulés entre les mois de juin 2021 et janvier 2024, dans plusieurs régions, notamment à Québec, à Montréal, ainsi qu’à Petawawa et à Rolphton, en Ontario, selon l’acte d’accusation.
Une audience a été fixée en septembre pour orienter les prochaines étapes du dossier.
Un quatrième suspect, Matthew Forbes, 33 ans, a aussi été accusé en matière d’armes à feu en lien avec cette affaire. Toutefois, il n’est pas suspecté de terrorisme.
Ce dernier a été libéré plus tôt en juillet sous plusieurs conditions, notamment celle de porter un bracelet GPS en tout temps.