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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Facebook veut créer des pubs par IA: encore plus de fraudes, craint un expert québécois

Meta compte utiliser l’intelligence artificielle pour créer des publicités encore plus ciblées, selon le «Wall Street Journal»

Photo AFP
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Zoé Arcand

2025-06-08T16:00:00Z
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Un expert québécois craint que la volonté de Meta d’utiliser l’intelligence artificielle pour créer des publicités encore plus ciblées et personnalisées ne fasse augmenter les cas de fraude.

«La technologie le permettait pratiquement déjà, mais là on voit une audace d’aller jouer dans les données des gens, dans le profilage, pour faire des publicités très ciblées», constate le stratège numérique québécois Denis Martel.

La plateforme publicitaire de Meta (Facebook, Instagram) propose déjà certains outils d’IA qui peuvent générer des variantes de publicité et y apporter des modifications mineures avant de cibler des utilisateurs, explique-t-on dans un récent reportage du prestigieux Wall Street Journal.

Meta va plus loin

Des sources bien au fait des activités de ce géant du web ont confié à ce quotidien que l’entreprise souhaitait désormais «aider les marques à créer des concepts publicitaires à partir de zéro».

Une marque pourrait présenter une image du produit qu’elle souhaite promouvoir ainsi qu’un objectif budgétaire, rapporte le Wall Street Journal, L’IA créerait l’intégralité de la publicité, y compris l’imagerie, la vidéo et le texte.

Le système déciderait alors des utilisateurs d’Instagram et de Facebook à cibler.

Meta prévoit également de permettre aux utilisateurs de voir différentes versions de la même publicité, en fonction de facteurs tels que la géolocalisation, a rapporté le journal new-yorkais.

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Risque de fraude

Avec l’IA, des fraudeurs créent déjà de fausses vidéos de personnalités publiques, pour ensuite payer Facebook pour qu’elles apparaissent comme publicité. On peut penser notamment à celles ayant usurpé l’identité de Marie-Claude Barrette, qui a d’ailleurs intenté une action collective contre Meta.

«Il faudra surveiller où ça s’en va pour s’assurer que ce géant du web ne prenne pas la photo de quelqu’un [dans] Facebook et l’adapte pour le mettre par exemple en prison et ainsi prenne avantage d’un proche de cet individu», affirme M. Martel.

Bien qu’il n’ait rien vu qui confirmerait l’intention de Mark Zuckerberg d’aller en ce sens, M. Martel craint que cette nouvelle tangente puisse faciliter le travail de ces faudeurs.

«Non seulement la technologie le permet, mais dépendamment des réglages de chaque personne, les paramètres de confidentialité le permettent aussi», ajoute-t-il.

Mieux se protéger

Il suggère aux usagers de ces réseaux sociaux de ne jamais identifier les membres de leur famille sur leurs photos et de se doter d’une «question-mot de passe», comme pour les authentifications à double facteur permettant d’accéder à un compte de banque.

Ainsi, une personne pourrait confirmer l’identité d’un proche qui lui demande de l’aide dans le web. Il faut toutefois que la réponse à la question soit somme toute farfelue pour que les plateformes numériques et l’IA ne déchiffrent pas la réponse.

«On ne peut pas compter sur ces grandes entreprises étrangères pour mettre en place des réseaux responsables, alors il faut absolument miser sur l’éducation à la littératie médiatique [des] adultes et [des] enfants», insiste M. Martel.

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